L’initiative populaire des Jeunes Verts, intitulée « Pour une économie responsable respectant les limites planétaires » est inapplicable, dangereuse et hypocrite.
Oui, elle est inapplicable. Elle exige, par un nouvel article 94a dans la Constitution fédérale, que les activités économiques soient limitées par « la nature et sa capacité de renouvellement ». Elle fait référence aux limites planétaires. Par limites planétaires, il faut prendre en considération 9 limites importantes pour la Terre, qui vont du changement climatique à l’utilisation des sols, en passant par la biodiversité.
Or, limiter notre activité économique à ces limites est bien plus compliqué que cela en a l’air. Ne nous laissons pas piéger par les utopies des Jeunes Verts. L’inapplicabilité de cette initiative se résume en un terme – approprié puisque l’on parle aussi de biodiversité – : l’effet papillon. On ne peut pas agir sans que cela ait un impact ailleurs. L’initiative demande donc par exemple de limiter l’utilisation du sol.
Or, on sait que pour lutter contre le changement climatique, on devrait réduire drastiquement, pour ne pas dire supprimer l’utilisation des énergies fossiles. La solution prônée est le développement des énergies renouvelables. Il n’aura échappé à personne que des parcs éoliens, des parcs solaires ou encore de nouveaux projets hydrauliques impacteront le sol, aggravant ainsi les conséquences des limites planétaires pour l’utilisation du sol.
Il n’est d’ailleurs pas étonnant de constater que les initiants sont incapables de dire comment ils entendre mettre en œuvre leur initiative.
En plus d’être inapplicable, cette initiative est dangereuse, puisque sa mise en œuvre dans le délai constitutionnel de 10 ans nécessiterait d’opérer des changements d’habitudes de consommation, qui concerneront en particulier le secteur primaire, soit l’agriculture. Cela aurait comme conséquence une augmentation très importante des prix, mesure anti-sociale par excellence, une diminution de la diversité de l’offre dans les domaines autant variés que sont l’alimentation, le logement, la mobilité ou encore les vêtements. Très concrètement, cela conduirait à de très fortes restrictions de consommation de viande avec l’affaiblissement de tout ce qui a été mis en place pour une agriculture de proximité, par exemple par la protection des IGP et des produits du terroir, et toute une série d’interdictions en lien avec la mobilité, en particulier la mobilité individuelle.
En résumé, une large interdiction de consommation, un retour à une qualité de vie préindustrielle avec une économie similaire à celle de l’ex‑Allemagne de l’Est, une réduction de consommation de 67 %, avec un niveau économique similaire à des pays comme l’Afghanistan, Haïti ou Madagascar : voilà ce qui nous attend en cas d’acceptation de cette initiative populaire. Personne ne retient les initiants s’ils veulent aller tester la qualité de vie dans ces pays. Nous n’entendons pas, de notre côté, détruire notre prospérité, fruit du travail acharné de nos aînés.
Enfin, cette initiative est hypocrite, ou plutôt les initiants sont hypocrites. Les mêmes qui, aujourd’hui, viennent faire la morale à la population suisse par rapport à son niveau de vie et lui demande de le restreindre fondamentalement, sont les mêmes qui accentuent l’empreinte environnementale de la Suisse en soutenant, pour ne pas dire en promouvant, une immigration incontrôlée et incontrôlable de 100’000 personnes par année, 1 million de personnes tous les 10 ans qui viennent en Suisse. Avec cette croissance démographique exponentielle, notre nature et notre environnement sont mis sous grande pression.
Si les Jeunes Verts veulent réellement promouvoir une durabilité en Suisse, je ne peux que les inviter à s’associer à l’UDC dans le combat « Pas de Suisse à 10 millions » (initiative pour la durabilité). En effet, notre nature se portera toujours mieux dans une belle prairie cultivée par nos agriculteurs que dans un champ transformé en béton pour y accueillir ces 100’000 personnes par année issues de l’immigration, voulue par la gauche et les Verts.
Enfin, cette initiative sous-entend que la Suisse ne fait rien pour protéger son environnement et sa nature. Cela n’est pas supportable à entendre. Vous savez tous, dans vos activités diverses, notamment pour les nombreux chefs d’entreprise et agriculteurs, tout ce que vous devez mettre en place pour respecter des nombreuses restrictions environnementales, jour après jour, mois après mois.
Pour toutes ces raisons, à l’instar des Chambres fédérales, du Groupe UDC aux Chambres fédérales ainsi que du Conseil fédéral, je vous invite à refuser sèchement cette expérimentation économique des Jeunes Verts et à dire non à cette initiative irresponsable.