Pour pouvoir continuer de protéger les Suissesses et les Suisses contre les attaques aériennes après 2030 et sauvegarder notre indépendance politique, nous devons dès à présent prendre les bonnes options et réunir les fonds nécessaires à l’acquisition de nouveaux avions de combat. Seule une armée crédible peut remplir son mandat constitutionnel et garantir l’indépendance de la Suisse en matière de politique sécuritaire.
La Suisse doit remplacer ses avions de combat qui sont en service depuis 1978 et 1996 par de nouveaux appareils. Il en coûtera au maximum 6 milliards de francs. Alors que les avions acquis en 1996 (F/A-18 Hornet) atteindront en 2030 la fin de leur période d’utilisation maximale, les engins achetés en 1978 (F-5E Tiger) sont dès à présent surannés. Utilisables uniquement de jour et dans de bonnes conditions de visibilité, les Tiger ne servent plus qu’à des fins d’entraînement. Ils ne suffisent plus à la protection de l’espace aérien. En cas d’affrontement réel, ils n’auraient aucune chance contre un avion moderne. C’est donc une évidence: ces vieux avions doivent être remplacés, faute de quoi il ne sera plus possible de protéger les habitants de ce pays contre des menaces, voire des attaques aériennes.
L’armée a besoin de ces avions pour garantir la sécurité du pays
L’insécurité au niveau mondial, donc aussi dans le contexte de la Suisse, s’est accrue ces dernières années. Les tensions débouchant sur des interventions armées ont augmenté globalement et aussi aux frontières de l’Europe. Preuve en sont notamment les dépenses d’armement qui sont reparties à la hausse dans le monde entier. La menace d’attaques terroristes persiste elle aussi. Les perspectives à long terme sont incertaines. Il n’existe certes pas de conflit armé à proximité de notre pays, mais cette sécurité est trompeuse. Des engagements militaires comme ceux en Crimée ou au Proche Orient ne sont qu’à quelques heures d’avion. Des conditions apparemment stables peuvent évoluer très rapidement et les risques du développement international sont aujourd’hui plus difficiles à évaluer qu’il y a trente ans. Les nouvelles formes de guerre n’excluent pas du tout les menaces anciennes, mais s’y ajoutent. Des menaces et dangers aussi divers exigent aussi des réponses et des stratégies de défense diverses.
L’armée suisse engage tous les jours ses avions de combat dans le service de police aérienne. Elle veille à ce que tous les avions respectent les règles de la navigation aérienne et aide les appareils en détresse. Elle intervient notamment quand un avion pénètre dans l’espace aérien suisse sans y être autorisé. Des avions de combat peuvent contraindre un tel appareil à l’atterrissage et l’accompagner jusqu’à un aéroport. De plus, les avions de combat protègent les grandes manifestations comme la rencontre annuelle du Forum économique mondial de Davos ou des conférences internationales, par exemple au siège de l’ONU à Genève.
Ces interventions de police aérienne ont lieu presque tous les jours. Une quarantaine de cas en moyenne se produisent chaque année, allant de la violation de l’espace aérien suisse au non-respect des règles de la navigation aérienne, en passant par des avions en situation de détresse. De plus, les forces aériennes effectuent chaque année environ 350 contrôles au hasard pour vérifier les annonces d’avions utilisant l’espace aérien suisse. C’est dire que la protection de l’espace aérien est un important élément de la sécurité nationale – y compris en temps de paix.
Face à une menace terroriste durable, l’armée doit intensifier la surveillance de l’espace aérien suisse. Les avions de combat peuvent intervenir par exemple pour répondre à une menace d’attaque terroriste avec un avion de ligne détourné ou un petit avion. Lorsque la tension internationale augmente à proximité de la Suisse, les avions de combat doivent renforcer le contrôle de l’espace aérien et veiller à ce qu’aucun avion militaire étranger ne vole au-dessus de la Suisse.
Si les tensions internationales se prolongent, les forces aériennes doivent être capables de préserver la souveraineté aérienne de la Suisse pendant des semaines, voire des mois. L’armée a donc besoin d’un nombre suffisant d’avions performants. Aussi longtemps que les menaces et interventions militaires restent un moyen quasi quotidien de la politique internationale, la protection permanente de la Suisse, de sa sécurité et de sa liberté, exige des avions capables d’intervenir dans toutes les conditions. En tant que pays neutre, la Suisse doit être capable de se protéger elle-même. Il faut donc être conséquent et dire oui à l’acquisition de nouveaux avions de combat. Il s’agit d’un investissement dans la sécurité pour les décennies à venir.
Si la Suisse est impliquée dans un conflit armé, l’armée engage ses avions de combat pour défendre l’espace aérien national en même temps que son système de défense sol-air (DCA). Ce dernier devra également être renouvelé, mais de manière coordonnée avec l’acquisition de nouveaux avions de combat. Les avions militaires effectuent de surcroît des vols d’observation et des engagements contre des objectifs ennemis au sol. Faute d’une protection de l’espace aérien, l’armée ne peut pas déployer efficacement ses forces terrestres.
Un non aux nouveaux avions de combat est donc automatiquement un non à l’armée et un non à l’indépendance de la Suisse en politique de sécurité
Les drones, les hélicoptères et les avions d’entraînement légers ne peuvent en aucun cas assumer ces tâches, nonobstant les allégations des adversaires du projet d’acquisition qui sont de toute manière pour la suppression totale de l’armée. C’est comme si on équipait la police de trottinettes pour poursuivre des malfaiteurs en Ferrari. L’idée de confier la protection de l’espace aérien suisse à d’autres pays est également absurde. Les pays n’ont pas d’amis; ils ont uniquement des intérêts. En cas de crise, la défense du propre territoire sera toujours prioritaire. Nous en avons fait l’expérience lors de la livraison de masque de protection pendant la crise du coronavirus. La Suisse veut et doit se fier à ses propres moyens pour garantir sa sécurité.
Les avions sont financés et cette acquisition est utile à l’économie suisse
Au maximum six milliards de francs sont à disposition pour acheter les nouveaux avions de combat. Durant une période de dix ans, une partie du budget militaire sera affectée à cette acquisition. Il est prévu que le budget de l’armée augmente annuellement de 1,4% en termes réels, ce qui est inférieur à la croissance annuelle du budget fédéral global. La part des dépenses pour la défense nationale militaire au produit intérieur brut passe ainsi d’environ 0,7 à 0,8%, proportion largement inférieure à la moyenne d’Etats comparables.
L’arrêté de planification prévoit des avantages économiques pour la Suisse sous la forme de contre-affaires directes représentant 20% de la valeur du contrat ainsi que de contre-affaires indirectes dans les secteurs technologiques et industriels touchant à la sécurité représentant 40% de la valeur du contrat, soit au total 60%.
Ce projet
Les entreprises ayant bénéficié de contre-affaires dans le cadre de l’acquisition des nouveaux avions de combat et d’un nouveau système de défense sol-air figureront sur une liste accessible au public. La transparence sera ainsi assurée. De plus, il sera tenu équitablement compte des régions linguistiques grâce à l’application des valeurs indicatives suivantes: 65% en Susse alémanique, 30% en Suisse romande et 5% en Suisse italienne.
La sécurité est à la base de l’indépendance de la Suisse
La sécurité et la liberté des habitants du pays sont à la base de la stabilité nationale. Elles sont le fondement d’un développement sain de la société et de l’économie ainsi que de notre prospérité. La Suisse passe pour être un pays très sûr. Cette réputation tient non seulement à la sécurité du droit et à la stabilité, mis aussi à la protection indépendante de l’espace aérien. La protection et la défense de notre espace aérien exigent une action combinée des forces aériennes et de la défense sol-air. Les moyens engagés aujourd’hui à cet effet sont surannés. Le programme « Air2030 » constitue une mise à jour de notre armée dont nous avons besoin dès à présent. Le budget militaire suffit à cet effet. Les entreprises font confiance à la sécurité de leurs emplois et investissent dans l’économie nationale. L’ensemble de notre économie profite de la sécurité physique de la Suisse. L’UDC est le seul parti politique à se battre sans relâche depuis des années pour une Suisse indépendante et sûre. Une armée bien équipée est à la base de la réalisation de cet objectif. Disons donc OUI le 27 septembre prochain!