Le 18 mai dernier, le peuple suisse s’est clairement prononcé en faveur de l’énergie nucléaire. Par ce vote, les citoyennes et citoyens ont dit leur confiance dans la qualité de la production…
Un approvisionnement énergétique aussi indépendant que possible
Le 18 mai dernier, le peuple suisse s’est clairement prononcé en faveur de l’énergie nucléaire. Par ce vote, les citoyennes et citoyens ont dit leur confiance dans la qualité de la production électrique suisse. Qu’on le veuille ou non: la production électrique indigène est largement indépendante de l’étranger et elle offre une énergie avantageuse et concurrentielle. De surcroît, l’approvisionnement électrique est sûr et fiable.
Vers une plus grande diversification
La politique énergétique de l’UDC prend la même direction. Elle tient compte des atteintes au climat, mais elle est opposée à la multiplication des taxes et prescriptions qui ne permettront certainement pas de régler ce problème. Avec leur décision claire et nette, les citoyennes et citoyens suisses ont ouvert la voie à une diversification plus large de l’approvisionnement énergétique du pays.
Sans risquer d’être soudainement confrontée à une pénurie d’énergie et sans mise au ban idéologique de certaines formes d’énergie, la Suisse peut désormais consolider son approvisionnement énergétique et développer les énergies alternatives et renouvelables. Une grande place doit être accordée aux agents énergétiques indigènes. Energie nationale la plus productive, la force hydraulique doit être mieux exploitée. Le bois aussi renferme un potentiel énergétique important qui n’est guère utilisé aujourd’hui.
Préférer les solutions nationales
Ces agents énergétiques indigènes sont une grande chance pour l’économie suisse qui peut développer des solutions novatrices, réalistes et concurrentielles sur le marché. Pour prendre la place qui leur revient, ces énergies ont cependant besoin de conditions-cadres avantageuses et d’une politique énergétique indépendante. Jusqu’ici, la politique énergétique menée par la Berne fédérale consistait avant tout à copier sans aucun esprit critique des modèles étrangers. Le protocole additionnel « Energie » de la Convention alpine illustre bien ce constat. Sa ratification aurait notablement modifié la politique suisse alors que la législation helvétique en matière de protection de l’environnement et d’énergie a atteint un niveau très élevé par rapport à l’étranger. La loi suisse sur la protection des eaux est même nettement trop restrictive.
La loi sur le CO2 est un autre exemple d’influence étrangère. Non contente des accords internationaux de Kyoto, la Suisse a même renforcé chez elles ces normes en s’imposant une réduction de 10% des émissions de CO2. L’UDC a toujours plaidé en faveur de l’application des normes internationales dans ce domaine, donc contre toute discrimination de l’économie suisse.
Non à un renchérissement idéologique de l’énergie
Non seulement comme élu politique, mais aussi en tant que chef d’une entreprise consommant un million de kilowattheures par an, je dois faire le constat suivant: l’énergie est un facteur de coût important et influence notablement les prix auxquels l’économie peut offrir ses produits et services. Toute augmentation de la charge fiscale grevant l’énergie influence directement la bonne marche de l’économie, donc la création d’emplois. Par conséquent, l’UDC refuse un renchérissement de l’énergie par de nouveaux impôts et de nouvelles taxes.
En tant que chef d’entreprise et parlementaire, je dois aussi m’opposer au projet baptisé « un centime sur l’énergie » avec lequel le conseiller fédéral Moritz Leuenberger tente de subventionner son programme EnergieSuisse. L’économie suisse fait d’énormes efforts pour respecter les exigences de la loi sur le CO2 et éviter ainsi un renchérissement de l’énergie par la taxe CO2. De nombreuses entreprises ont bien compris qu’un bilan écologique positif peut être un bon argument de vente. Elles répondent d’ores et déjà au certificat écologique ISO 14001 sans lequel elles ne peuvent d’ailleurs prétendre obtenir certains mandats. Le programme EnergieSuisse est donc parfaitement inutile de ce point de vue.
Une réforme fiscale écologique aurait également des effets nocifs. Elle compromettrait la compétitivité de la Suisse et générerait des injustices sociales. Son principal inconvénient est de pénaliser l’économie productrice et les régions périphériques qui, par la force des choses, sont de grandes consommatrices d’énergie. En outre, un éventuel remboursement à l’économie de ces recettes fiscales exclurait toutes les personnes n’exerçant pas ou pas encore une activité lucrative. Les rentiers et les familles nombreuses seraient particulièrement touchés. Ces couches de la population paieraient leur énergie plus chère, mais ne participeraient pas ou de manière très faible à la rétrocession du produit des taxes énergétiques.
Approvisionnement énergétique à des prix avantageux et transparents
Même sans nouveaux prélèvements fiscaux, les prix que l’économie suisse paie pour l’énergie sont aujourd’hui déjà parmi les plus élevés d’Europe. Cette situation est aussi le résultat de la régulation des marchés de l’énergie qui perdure en Suisse. La suppression des monopoles et, partant, des discriminations entraînerait une baisse et une plus grande transparence des prix de l’énergie. En facilitant l’accès à des marchés énergétiques libéralisés, l’Etat renforcerait la position de la place économique et industrielle suisse.
Il faut rappeler une fois de plus que la majorité des Suisses ne travaillent pas pour des grands groupes multinationaux. Trois salariés sur quatre ont un emploi auprès d’une PME. En chiffres absolus, on constate qu’environ deux millions de personnes travaillent dans des entreprises employant moins de 250 personnes. 90% des entreprises suisses comptent moins de neuf collaborateurs. Ces entreprises et leurs employés seraient durement touchés par un renchérissement de l’énergie.
Approvisionnement sûr
C’est une pure utopie de prétendre que la consommation d’énergie baissera à l’avenir. Les nouveaux développements et les nouvelles technologiques ont tous besoin d’énergie pour fonctionner. Ne songeons qu’à Internet et aux télécommunications. L’approvisionnement énergétique doit donc être conçu pour le long terme et il doit également couvrir des pointes de consommation. Dans l’état actuel de la technique, l’énergie éolienne et l’énergie solaire ne remplissent pas ces conditions.
Un approvisionnement énergétique sûr comprend aussi une distribution fiable pour tous les consommateurs, donc aussi les régions périphériques et de montagne. Connaissant souvent des faiblesses structurelles, ces régions dépendent tout particulièrement d’un d’approvisionnement énergétique sûr et avantageux. Pour croître et se développer, l’industrie, les PME, les arts et métiers ainsi que l’agriculture ont besoin d’énergie en quantité suffisante.
Les citoyennes et les citoyens suisses ont sans doute tenu ce même raisonnement lors des dernières votations en s’opposant à des expériences hasardeuses à motivation idéologique. L’UDC se bat pour la sécurité de l’approvisionnement – également sur le plan des prix. Elle rejette donc les nouveaux impôts et nouvelles taxes sur l’énergie.