OUI à l’initiative populaire « pour la protection contre la violence des armes »

"Ce qui est certain, en revanche, c’est qu’une limitation de la dis-ponibilité des armes à feu contribue à la diminution des taux de suicide. Dans les pays qui, au cours des deux dernières…

par Josef Lang, conseiller national (Verts/ZG), membre du comité d’initiative

« Ce qui est certain, en revanche, c’est qu’une limitation de la dis-ponibilité des armes à feu contribue à la diminution des taux de suicide. Dans les pays qui, au cours des deux dernières décennies, ont réussi à restreindre l’accès aux armes à feu (comme par ex. le Canada, l’Australie, l’Ecosse, l’Angleterre et le Pays de Galles), non seulement le nombre de suicides par arme à feu a diminué, mais aussi le taux de suicide en général. Il est en effet prouvé que les instruments ou méthodes de suicide ne sont pas interchangeables. » (p. 147)

« La disponibilité des armes à feu dans les foyers a un impact considérable dans le domaine de la violence domestique. (…) Les agressions avec armes à feu enregistrées par la police sont plus souvent mortelles que celles réalisées par d’autres moyens. Les armes à feu ne sont pas le moyen le plus fréquemment utilisé mais le plus efficace et le plus dangereux. Souvent, les armes à feu représentent aussi des objets de menace envers les femmes et les enfants. Elles servent ainsi de façon abusive comme moyen d’intimidation, soit indirectement, c’est-à-dire verbalement par la menace d’une arme à feu qui se trouve à disposition du délinquant, soit directement. On peut s’attendre à ce qu’un accès limité se traduise par la réduction et la prévention de la violence domestique. » (p. 149)

Ces citations que j’ai lues devant vous ne proviennent ni des Rouges, ni des Verts, ni du GSSA: elles sont tirées du message du Conseil fédéral. Et elles sont confirmées par de nombreuses études scientifiques, dont une des plus récentes a paru dans la dernière édition du Bulletin des médecins suisses.

Un parti politique, qui prétend être le parti de la sécurité, devrait prendre très au sérieux ces constats.

En lieu et place, l’initiative populaire « pour la protection contre la violence des armes », qui entend améliorer la protection des enfants, des femmes et des hommes, est combattue par des arguments incroyables. Je tire quelques exemples de ce tract:

« La preuve du besoin et l’attestation de capacité exigées par l’initia-tive interdisent dans la pratique quasiment toute détention privée d’une arme. »

Cette initiative ne change strictement rien pour les chasseurs. Les tireurs sportifs, qui font partie d’une société de tir (preuve du besoin) et qui détiennent une licence (attestation de capacité) peuvent continuer de conserver leur arme privée à domicile. Les vrais collectionneurs, qui peuvent enfermer sûrement leur collection, pourront continuer de pratiquer leur passion. En réponse à l’argument selon lequel il s’agit là de promesses vaines faites avant une votation, je pose la question suivante: croyez-vous que la majorité du Parlement durcirait demain la loi d’exécution au-delà de ce que demandent les initiatrices et initiateurs?

« Plus de 85% des tireurs exercent leur sport avec leur arme de service. Sans eux, le tir n’a pas d’avenir comme sport de masse. »

Notre initiative n’interdit ni la remise de l’arme de service pour la conser-ver à domicile, ni la remise de l’arme de service à la fin des obligations militaires. Elle limite cependant ce droit aux personnes appartenant à une société de tir et disposant d’une licence.

« Cette initiative supprime des traditions dont nous autres Suisses sommes fiers: le cours de jeunes tireurs, les tirs obligatoires, les tirs fédéraux en campagne, les fêtes de tir fédérales et cantonales. »

Toutes ces manifestations peuvent avoir lieu même si notre initiative est acceptée. Ni les cours pour jeunes tireurs, ni les tirs obligatoires ne dépendent de la possibilité de conserver l’arme de service à domicile. De surcroît, notre initiative soutient les sociétés de tir dans leur objectif de voir tous les tireurs disposer d’une licence. La licence obligatoire n’améliore pas seulement le contrôle, donc la sécurité, mais augmente aussi les recettes des sociétés de tir.

Enfin, on reproche à notre initiative de « placer sous tutelle les citoyens-soldats ». Une personne, qui est politiquement plus proche de vous que de moi, a répondu au Conseil des Etats à cette accusation. Voici ce qu’elle a dit:

« Qu’en est-il de ma confiance en moi qui serait détruite simplement parce que je ne peux plus caresser mon arme tous les jours? Je ne sais pas ce qu’il en était pour vous, mais de mon temps on aurait été heureux de ne pas devoir ramener son arme à la maison. (…) On nous parle de mise sous tutelle. Vous avez bien entendu: mise sous tutelle. Chaque personne qui a fait du service militaire se souvient qu’il devait retourner le soir ses souliers pour montrer les semelles même si elles étaient parfaitement propres. Il fallait même se lever la nuit pour tourner la brosse à dent si elle n’était pas orientée dans le même sens que toutes les autres. Et on nous parle de mise sous tutelle. Bref, cet argument me surprend beaucoup. »

Chers membres de l’UDC, suivez l’avis de votre collègue de parti This Jenny! Renforcez la sécurité! Protégez les familles! Sauvez des vies! Votez oui!

 
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