Le contexte actuel est passablement grotesque. Il y a, d’un côté, les syndicats qui, arguant de la solide reprise économique, exigent une augmentation réelle des salaires de 4%. Et il y a, de l’autre
L’UDC est bien consciente que l’agriculture ne peut échapper au changement structurel actuellement en cours. La libéralisation de l’économie permet à des produits bon marché de se positionner sur le marché suisse. Disposant d’une bonne formation, les agriculteurs suisses devront relever ces défis – ou disparaître. En cette époque agitée pour l’agriculture, il est cependant important de ne pas se perdre dans des détails, mais de se souvenir des principes de base.
La base de la politique agricole suisse, c’est l’article constitutionnel 104 que le peuple a approuvé avec une majorité de près de 90% des voix. Selon cet article, l’agriculture doit assurer l’approvisionnement de la population, entretenir le paysage et les surfaces cultivées et contribuer à l’occupation décentralisée du territoire. Pour accomplir ce mandat de prestations, notamment en matière de protection de l’environnement, les agriculteurs reçoivent des paiements directs.
Manque de scénarios et de perspectives
La sécurité de l’approvisionnement de la population est-elle encore assurée si le degré d’auto-approvisionnement tombe à un tiers? Un tiers des paysans actuels peuvent-ils encore assurer l’occupation décentralisée du territoire? L’entretien des terres cultivables est-il encore possible et la fertilité des sols est-elle garantie pour les générations à venir? Il n’est pas nécessaire d’étudier longuement la politique agricole de la Confédération pour constater qu’elle n’a pas de réponse à ces questions essentielles.
Servile comme à son habitude quand il est en face d’une organisation internationale, l’OMC en l’occurrence, le Conseil fédéral obéit par anticipation en remplissant des exigences contractuelles qui ne sont même pas encore définitivement formulées. Cette opération est précipitée. Or, rien dans la situation actuelle n’oblige le Conseil fédéral à agir de la sorte.
Exigences de l’UDC
1. Renvoi de la PA 2011 au Conseil fédéral
Le Conseil fédéral doit profiter du retard que prennent les négociations OMC pour développer plusieurs scénarios correspondant aux options politiques qui se présentent. Le gouvernement doit cependant analyser les conséquences de ces scénarios non seulement pour l’agriculture, mais pour l’ensemble de l’économie et fournir des bases de décision concernant
En outre, la Confédération doit annoncer définitivement comment elle entend concrétiser les objectifs économiques et sociaux de la politique agricole.
2. Concentration sur une agriculture productrice
Un paysage entretenu et soigné est une conséquence de la production agricole. Le Conseil fédéral doit veiller à ce que les exploitations qui produisent des denrées alimentaires ne soient pas désavantagées. Face aux exigences croissantes du marché, le professionnalisme des agriculteurs doit être encouragé.
3. Moins de contraintes et de bureaucratie
Il faut rapidement décharger l’agriculture de frais et de contraintes bureaucratiques inutiles et procéder aux réformes légales nécessaires.
4. Renforcement de la souveraineté alimentaire
Pour des raisons politiques de fond, une grande attention doit être accordée à la souveraineté alimentaire. Le degré actuel d’auto-approvisionnement ne doit pas être mis en péril par de nouvelles ouvertures des frontières, mais au contraire augmenté par des mesures adéquates. Ce principe, la Suisse doit notamment le faire valoir dans les négociations OMC.
5. Ne pas engager la Suisse dans de nouvelles conventions internationales
L’UDC demande que les pertes de revenu consécutives aux accords OMC soient compensées, notamment par des coûts de production réduits. L’UDC s’oppose à un accord de libre-échange dans le secteur agroalimentaire comme à tout autre lien institutionnel.