Politique des transports à rebours

Le trafic en Suisse est tout près de l’infarctus. Personne ne s’en rend mieux compte que les Tessinois. Les informations quotidiennes sur des bouchons ont donné une triste renommée à la Léventine…

Ulrich Giezendanner
Ulrich Giezendanner
conseiller national Rothrist (AG)

Le trafic en Suisse est tout près de l’infarctus. Personne ne s’en rend mieux compte que les Tessinois. Les informations quotidiennes sur des bouchons ont donné une triste renommée à la Léventine, à Chiasso ou encore au San Bernardino.

Pourquoi la politique suisse des transports s’est-elle enlisée dans une voie sans issue? Je peux donner une réponse parfaitement claire à cette question: parce que l’UDC n’avait pas encore assez de conseillers nationaux et de conseillers aux Etats ces quinze dernières années. Nos propositions pour la politique des transports étaient toujours claires et réalistes. L’UDC a toujours exigé que les infrastructures ferroviaires et routières soient renforcées. Or, la route a été négligée de façon impardonnable.

Sous la conduite du ministre socialiste des transports, Moritz Leuenberger, la gauche et les partis du centre ont suivi les utopies des planificateurs rouges-verts des transports suisses. Nous avons lancé des mises en garde fortes lors des débats sur les crédits pour Rail 2000 et, plus tard, pour les NLFA. Il n’était pas nécessaire d’être grand prophète pour prévoir que jamais les transports publics ne parviendraient à résoudre les problèmes de trafic en Suisse. Ni ledit développement futur des transports ferroviaires (ZEB), ni le projet Rail 2030 n’y changeront quelque chose.

Chaque élu politique sait que 94% des personnes se déplacent en Suisse par la route. Cette proportion est de 85% pour les marchandises. Selon le Livre blanc de l’UE, le transfert de la route au rail (trafic de personnes ou de marchandises) n’est possible que dans une proportion maximale de 5%. Détail étonnant, les habituels eurofanatiques du Parlement refusent d’écouter ces pronostics venant de Bruxelles. Permettez-moi de vous présenter quelques chiffres concernant le trafic de transit par la Suisse. Ils vous donneront une idée des vaines promesses que les romantiques des transports issus des rangs de la gauche ont fait au peuple.

Mais cela ne semble pas suffire. Tous les jours on nous présente de nouvelles revendications pour les transports publics. Voyons par exemple ce corridor de transit de 4 mètres que nous avons approuvé et qui nous coûte 200 millions de francs. Mais personne ne nous dit que parallèlement chaque camion transporté par le rail doit être subventionné avec un montant de 400 francs.

Il y a douze ans nous avons voté un crédit de 20 milliards de francs pour sortir les CFF du gouffre. Aujourd’hui cette entreprise affiche à nouveau une dette de 17 milliards. Et durant la session de printemps nous avons dû sauver la caisse de pension des CFF avec un montant de 1,2 milliard de francs. Je vous le dis: un tonneau sans fond!

La catastrophique politique rouge-verte voulue par l’ancien conseiller fédéral Moritz Leuenberger continue de déployer ses effets néfaste. Le projet ZEB et sa facture de 5,4 milliards de francs nous attendent. Viendra ensuite le projet Rail 2030, soit encore une fois 40 à 60 milliards de francs répartis sur plusieurs années. Et le trafic individuel dans tout cela?

L’initiative ATE exige que la moitié de l’argent destiné aux infrastructures routières soit versée aux transports publics. On a du mal à le croire, mais cette initiative destructrice trouve même des adeptes parmi les élus politiques prétendument bourgeois.

Le troisième tunnel du Gubrist n’est pas encore construit, la deuxième galerie routière au St-Gothard n’est même pas planifiée. Le trafic routier augmente chaque année de 3%. Le rail ne peut pas acheminer de marchandises supplémentaires dans le transit nord-sud. Nous allons à grands pas vers l’infarctus ferroviaire et routier.

Quelques naïfs de la gauche jusqu’au centre-gauche veulent faire croire au peuple que la taxe CO2 doit également être prélevée sur le trafic individuel. Et que ces 28 cts supplémentaires par litre de carburant feraient reculer le trafic sur la route.

Je ne trouve qu’une seule réponse à ces inepties: l’air pollué ne s’arrête pas aux frontières suisses et la stupidité socialiste pollue également les cerveaux de politiques centristes. Et comme d’habitude, la principale victime sera le peuple suisse. Ce dernier a pourtant un bon remède pour atténuer ses peines: il peut voter UDC.

Ulrich Giezendanner
Ulrich Giezendanner
conseiller national Rothrist (AG)
 
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