Renforcer la Suisse – mettre rapidement en place un programme de dérégulation et de revitalisation!

Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est une dérégulation rigoureuse et l’abandon d’idées et de projet nocifs pour l’économie. 

Toni Brunner
Toni Brunner
conseiller national Ebnat-Kappel (SG)

La semaine dernière la Banque nationale suisse (BNS) a renoncé au cours plancher de l’euro. Surprenant presque tout le monde, cette décision est incontestablement un coup dur pour l’économie d’exportation et le tourisme. La pression sur l’industrie suisse et ses emplois augmente. Les conséquences de ce choix de la BNS sont encore difficiles à évaluer.

Il était cependant évident que cet accrochage du franc suisse à l’euro moyennant un cours plancher de la monnaie européenne n’était pas tenable à la longue. Il fallait s’attendre tôt ou tard à cette décision, même si le moment choisi n’est jamais le bon pour tous les concernés.

Les récents développements de la zone euro ont rendu inévitable cette action de la BNS. Un cours minimal de l’euro n’est utile que s’il peut être maintenu par des mesures raisonnables. Cette garantie n’était plus donnée cette année.

Que faut-il faire?

Pour commencer, je suggère que nous nous aidions nous-mêmes. L’étranger est trop occupé par ses propres soucis, si bien que nous devons nous en sortir par nos propres moyens. Même si la tentative est grande de profiter de la baisse des monnaies étrangères pour faire des achats ou des vacances à l’étranger, il faudrait juste faire l’inverse. Donc: acheter en Suisse pour soutenir nos arts et métiers et notre agriculture et passer les vacances dans un confortable hôtel suisse. Pourquoi partir au loin alors que notre Suisse est si belle?

Déréguler maintenant!

Cette nouvelle situation est aussi un défi pour la politique. Il s’agit cependant d’agir avec circonspection et de ne pas exagérer. Le risque est grand que les élus politiques lancent dans un excès de zèle des actions précipitées sans effet ou provoquant juste l’inverse de ce que l’on souhaite.

Moins que jamais nous avons besoin de nouvelles interventions et règlementations étatiques. Bien au contraire, nous autres gens de l’UDC, nous invitons le Conseil fédéral et le Parlement à saisir cette chance pour améliorer de manière ciblée les conditions-cadres que la Suisse offre à l’économie. Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est une dérégulation rigoureuse et l’abandon d’idées et de projet nocifs pour l’économie.

La décision de la BNS est un fait; la force du franc suisse est un fait. La réponse s’appelle dérégulation, réduction de la bureaucratie et amélioration des conditions-cadres. C’est pour cette raison que le Comité central de l’UDC Suisse a demandé hier à la direction du parti d’inviter le PLR et le PDC à une table ronde pour discuter avec nous des mesures à prendre. Le PLR et le PDC apporteront leurs propositions. Quant à nous, nous voyons un besoin d’agir dans quatre domaines concrètement:

  • la surrèglementation doit être réduite.
  • il faut éviter de provoquer des développements nocifs.
  • l’économie doit être renforcée de manière ciblée.
  • la Suisse doit reprendre MAINTENANT le contrôle autonome de l’immigration sur son territoire.

Voici en détail ces quatre propositions:

1.      Réduire les surrèglementations

  • Les charges administratives qui grèvent les arts et métiers doivent être réduites en renonçant à des statistiques superflues et à des mesures bureaucratiques insensées comme l’enregistrement des horaires de travail jusqu’au niveau des cadres. Il faut aussi simplifier la gestion des décomptes des assurances sociales.
  • Il faut alléger les régulations et l’appareil de contrôle dans l’agriculture. Les enveloppes des bâtiments existants doivent pouvoir être exploitées de manière plus souple.
  • Nous n’avons pas besoin de nouvelles mesures d’accompagnement, mais au contraire d’un assouplissement du marché du travail. Il ne faut pas faciliter la mise en place de conventions collectives de travail à validité générale et renoncer à la responsabilité solidaire.
  • Il y a également lieu de renoncer à des règlementations excessives du marché financier (revoir les projets FIDLEG, LEFin, LIMF, règlementations contre le blanchiment d’argent, etc.).
  • Il faut renoncer à de nouvelles règlementations excessives dans le trafic douanier, dans le droit de la construction et de la protection de l’environnement.
  • Les engagements de personnel des pouvoirs publics doivent être stoppés d’une manière générale.
  • Les privilèges des pouvoirs publics qui provoquent des distorsions sur le marché du travail (congé paternité, règlementation des vacances et des congés, prestations de prévoyance vieillesse, etc.) doivent cesser. Cela m’amène à la deuxième thématique.

2.      Stopper les mauvais développements déclenchés récemment

  • Une commission du Conseil national a décidé hier d’entrer en matière sur une proposition d’un élu politique tessinois du PDC d’accorder à l’avenir un congé payé de 12 semaines en cas d’adoption d’un enfant. Ces folies étatiques doivent être stoppées.
  • Il faut également revenir sur des décisions récentes du Conseil fédéral et notamment empêcher la mise en place d’une police des salaires. Sous le prétexte de l’égalité des salaires, le Conseil fédéral veut envoyer des contrôleurs dans les entreprises, provoquant ainsi des charges financières et administratives supplémentaires dans le secteur privé. Nous invitons le Conseil fédéral à renoncer à cette nouvelle machinerie bureaucratique.
  • Le Conseil fédéral exige qu’à l’avenir au moins 30% des sièges des conseils d’administration et directions des entreprises cotées en bourse soient occupés par des femmes. C’est une absurdité! Pour moi, ces organes peuvent être à 100% féminins, mais la seule chose qui compte, c’est la compétence et la qualité des personnes nommées – et non pas une quote-part totalement arbitraire.
  • La Stratégie énergétique 2050 doit être abandonnée ou alors massivement corrigée. La version actuelle équivaut à un monstrueux appareil de redistribution reposant sur une foule de règlementations et de taxes. Il faut en particulier renoncer à l’augmentation de la rétribution à prix coûtant des injections d’électricité et à de nouveaux impôts sur l’énergie!
  • Le projet dit „Economie verte“ et, d’une manière générale, les surrèglementations dans le domaine de la protection de l’environnement doivent être abandonnés.
  • Il faut mettre fin à la mauvaise habitude prise par le secteur public de concurrencer les entreprises privées, par exemple dans l’élimination des déchets, le développement de logiciels et d’autres activités sortant des domaines clés des entreprises publiques.

J’en arrive au troisième domaine qui est très important.

3.      Renforcement ciblé de l’économie pour préserver l’emploi

  • Renforcer le système de formation dual par une formation proche de la pratique et de l’économie.
  • Renoncer à tout nouvel impôt et à toute augmentation des impôts et redevances, par exemple concernant les carburants ou le nouvel impôt médiatique sur lequel nous voterons en mai prochain.
  • Elargir la réforme III de l’imposition des entreprises afin d’améliorer notablement l’attractivité fiscale de la Suisse (étendre le système licence box, impôt sur les bénéfices tenant compte des intérêts, assouplissement du principe de la déterminance, etc.) et renoncer systématiquement aux contre-financements (ne pas prélever un impôt sur les gains en capital).
  • Réduire le taux d’impôt sur les bénéfices de 8,5 à 7,5%.
  • Apporter des adaptations structurelles à la réforme de la prévoyance vieillesse; renoncer aux hausses d’impôts (de la TVA et des prélèvements sur les salaires) et à l’extension des prestations.
  • Préparer des programmes d’assainissement des finances fédérales avec un réexamen sévère des tâches.

J’arrive au point 4.

4.      Politique d’immigration autonome

  • La pression sur les salaires va augmenter, car la différence salariale par rapport à l’étranger ne cesse de se creuser. La tentation est donc grande d’engager du personnel jeune et bon marché à l’étranger. Le chômage pourrait augmenter.
  • La Suisse doit reprendre le contrôle autonome de l’immigration sur son territoire, donc appliquer rapidement l’article constitutionnel sur le contrôle et la limitation de l’immigration.
  • Cette intervention exige des contingents, des plafonds et l’application du principe de la priorité des travailleurs résidents.
  • Le PS propose une protection contre les licenciements des travailleurs de plus de 50 ans. Un non-sens complet! Avec un tel régime, les entreprises auraient un motif supplémentaire de ne pas engager des personnes de plus de 45 ans et de les remplacer par des travailleurs jeunes et bon marché provenant de l’étranger.
  • Dans le régime actuel, les travailleurs étrangers au chômage ne quittent que rarement la Suisse. Cela doit changer. Nous devons limiter l’accès aux institutions sociales.

Dans la situation actuelle, la politique peut commettre beaucoup d’erreurs, mais elle peut aussi prendre des mesures intelligentes. Notre assemblée des délégués d’aujourd’hui est appelée à prendre des décisions déterminantes pour l’avenir de notre pays. Vous devez en effet adopter les mots d’ordre concernant trois projets qui concernent l’attractivité de l’économie suisse.

Pourra-t-on lancer une réfection raisonnable du tunnel du St-Gothard? Le Tessin conservera-t-il son raccordement à la Suisse? Voulons-nous détruire l’industrie suisse par un renchérissement massif de l’énergie? Participerons-nous à une réduction ciblée des impôts?

Autant de questions, Chers Délégués, auxquelles vous devez répondre aujourd’hui. Je vous souhaite un agréable séjour au Tessin!

Toni Brunner
Toni Brunner
conseiller national Ebnat-Kappel (SG)
 
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