La Suisse joue les premiers de classe en politique climatique au niveau international. Ses émissions de CO2 par habitant sont parmi les plus basses de toutes les nations industrialisées, et cela malgr
Situation de départ
La Suisse joue les premiers de classe en politique climatique au niveau international. Ses émissions de CO2 par habitant sont parmi les plus basses de toutes les nations industrialisées, et cela malgré sa situation géographique et climatologique peu favorable. Notre pays est également leader dans le domaine de l’efficience énergétique. Les lois et ordonnances suisses sur la protection de l’air font partie des plus sévères du monde et notre part aux émissions globales de CO2 ne représente qu’environ 0,1%. Dans le cadre du protocole de Kyoto, la Suisse s’est même imposé des objectifs plus ambitieux que ne l’exigeait les engagements et objectifs de réduction prévus par cet accord. Elle les atteindra et les dépassera même – contrairement à la majorité des autres pays qui ne réaliseront pas leurs objectifs, pourtant plus modestes.
Arrogance des scientifiques et obéissance aveugle des autres partis
Malgré cette bonne situation de départ et malgré ces bonnes nouvelles, les autres partis politiques et le ministre de l’environnement, le conseiller fédéral Moritz Leuenberger, ne cessent de présenter la Suisse comme une brebis galeuse en termes de protection du climat. Cela commence par les « émissions grises », donc les émissions attribuables aux biens importés, qui, bien entendu, doivent être imputées à la Suisse, et cela finit par les émissions de particules fines, en passant par le bilan CO2 prétendument mauvais du parc automobile suisse (en oubliant bien sûr que la topographie suisse exige des voitures plus puissantes) et par le prix trop bas du carburant. Une fois de plus, la Suisse est championne du monde quand il s’agit de dénigrer ses propres mérites. Toutes ces critiques infondées préparent évidemment le terrain à de nouvelles redevances, taxes et interdictions que soutient un chœur de scientifiques confortablement payés par l’Etat pour faire peur aux gens par des visions d’horreur, Aveuglés par leurs idéologies, ces milieux évitent soigneusement de dire que la Suisse n’a aucune influence sur le climat mondial et que l’effet du CO2 produit par les activités humaines sur le climat est toujours très controversé dans le monde scientifique. Mais, comme souvent dans ce type de débat politique, les scientifiques qui refusent de participer à cette vision apocalyptique sont présentés comme des hérétiques.
Or, la véritable motivation de ce débat est toujours la même: le pouvoir et l’argent. On doit malheureusement constater que les scientifiques qui crient le plus fort pour annoncer une catastrophe écologique imminente sont aussi ceux qui touchent le plus d’argent des contribuables pour leurs recherches. Même constat pour les partis politiques qui participent à ce chœur des lamentations en espérant en tirer un maximum de voix de citoyens apeurés. Alors que les partis de gauche ont toujours exploité ce filon – pour les Verts il s’agit même de l’unique raison de leur existence – les partis prétendument bourgeois, le PRD et le PDC, n’hésitent plus non plus à jouer sur cette corde pour éviter d’aborder les vrais soucis des citoyens. Au risque de mettre en péril la place économique suisse, de pressurer les contribuables et de faire augmenter le coût de la vie, tout ce petit monde politique multiplie interdictions, obligations et redevances juste pour avoir une belle image verte dans la presse.
Mesures facultatives et incitations fiscales eu lieu d’interdictions et de prélèvements obligatoires
Dans leur constant souci de plaire, ces partis n’hésitent même pas à revenir sur des décisions et promesses du Parlement pour encourager l’interventionnisme de l’Etat. L’un des exemples les plus choquants à ce propos est l’affectation partielle du produit de la taxe sur le CO2. Nonobstant la promesse faite lors du débat sur cette taxe sur les combustibles que le produit de ce prélèvement serait intégralement remboursé à la population et aux entreprises via les primes d’assurance-maladie, une commission parlementaire propose d’affecter une partie de cet argent à différentes tâches. Et cela un an et demi seulement après la première décision. Sur les 650 millions de francs que génère la taxe CO2, 220 millions seraient ainsi utilisés pour des assainissements de bâtiments – ce qui transformerait en un nouvel impôt cette taxe d’incitation qui n’aurait dû avoir aucun effet sur le budget de la Confédération. Oubliées, les belles promesses faites durant l’année électorale.
Les instruments qui ont fait de la Suisse un modèle de la protection du climat sont pourtant disponibles; il suffit de les utiliser. Par exemple, le centime climatique qui, en tant que mesure facultative de l’économie privée, a largement dépassé les objectifs qui lui avaient été fixés et qui repose sur un système infiniment plus simple et moins bureaucratique que la taxe CO2. Les incitations fiscales sont un autre moyen d’atteindre des objectifs de protection de l’environnement. Ces deux interventions ne chargent pas trop la population et les entreprises et génèrent une politique climatique durable. A l’inverse des interdictions et des prélèvements obligatoires qui, pour l’essentiel, ont un seul effet: elles affaiblissent l’économie suisse dans la concurrence internationale et constituent une charge supplémentaire pour les contribuables, donc réduisent leur pouvoir d’achat.
Perspectives
La marche à suivre est désormais donnée. La Suisse doit cesser d’imposer de nouvelles interdictions, contraintes et taxes et les remplacer par des encouragements fiscaux et des mesures facultatives. Il n’est plus question aujourd’hui d’entraver notre économie et de faire cavalier seul dans la protection de l’environnement et du climat. La réduction des émissions à effet de serre est une tâche globale qui doit être entreprise par la communauté des Etats. Les négociations sur un éventuel accord prenant la relève du protocole de Kyoto devront prendre en considération les spécificités de la Suisse, comme par exemple sa production électrique sans émissions de CO2 ainsi que les résultats obtenus jusqu’ici dans la réduction du CO2.