Avec notre initiative pour l’autodétermination, nous voulons sauvegarder la démocratie directe. Nous voulons la protéger contre les attaques des milieux qui tentent de l’affaiblir parce qu’ils refusent d’admettre les décisions prises valablement par la majorité des citoyennes et des citoyens suisses. La tactique est bien connue : lorsqu’on n’est pas d’accord avec le résultat d’un jeu, on modifie les règles en cours de jeu. La règle juridique "Priorité du droit international" signifie politiquement la fin de la démocratie directe. Les apologètes du droit international sont les ennemis de la démocratie directe.
La démocratie directe est l’élément le plus marquant de notre système politique qui défend la liberté des individus contre l’emprise croissante de l’Etat. Il permet aux particuliers et aux entreprises de créer de la prospérité. Il veille à la cohésion de la société malgré des majorités sans cesse changeantes et assure le respect des minorités. Grâce à lui, les hommes et les femmes s’identifient à l’Etat et assument leurs responsabilités face à la société. Dans notre régime politique et social, nous ne partons pas du principe que les gouvernants et les fonctionnaires, les juges et les professeurs savent mieux que nous ce qui est bon pour le pays. Ces milieux ont des tâches précises et jouent un rôle important dans le débat politique. Mais la décision finale appartient à celles et à ceux pour lesquels l’Etat existe, c’est-à-dire les citoyennes et les citoyens.
Le peuple ne décide pas en fonction d’idéologies, de doctrines et de modes qui servent principalement à conserver le pouvoir de quelques-uns et à exclure ceux qui pensent autrement. Le peuple souverain décide en se souciant de la cohésion de la société. Voilà pourquoi le peuple est beaucoup plus sceptique que les gouvernants, les fonctionnaires, les juges et les professeurs face à la migration et à une fausse conception de la diversité religieuse. Le peuple décide de manière équilibrée ; il n’aime pas les choix unilatéraux. Il veut expulser les étrangers criminels, mais il ne veut pas d’un système d’expulsion automatique. Il veut limiter l’immigration, mais non pas de manière radicale comme l’initiative Ecopop. Il ne veut pas d’une culture de bienvenue, mais il ne veut pas non plus que le pays soit entouré de barbelés. Aucun individu ou aucune institution de Suisse n’a fait preuve d’autant de sens de la mesure et de l’équilibre que la totalité des citoyennes et des citoyens.
La démocratie est une composante essentielle de la protection des droits de l’homme. Les Etats, dans lesquels les hommes et les femmes ne peuvent pas fixer leurs propres règles, violent les droits humanitaires. Lorsqu’une société clairvoyante confère des droits de liberté aux femmes et aux hommes et considère donc les êtres humains comme des individus responsables, alors cette même société doit aussi reconnaître les libertés des êtres humains lorsque ceux-ci prennent des décisions collectives. L’être humain participant à la démocratie n’est pas moins intelligent, moins réfléchi, plus influençable que l’être humain auquel notre société libérale confère des droits de la liberté. La critique de la démocratie directe – le peuple est trop stupide, si bien qu’on ne peut pas le laisser décider de tout – est en fait une négation des libertés qu’elle prétend protéger.
Le souverain suisse est responsable de notre liberté, de notre prospérité et de notre culture politique vivante. Les milieux qui exigent la priorité totale du droit international par rapport au droit suisse veulent destituer ce souverain. Ils combattent donc notre liberté, notre prospérité et notre culture politique.