Exposé

Schengen est un désastre!

Mesdames et Messieurs, je vous salue à cette conférence de presse qui marquera la fin de l’année politique 2010 pour l’UDC. Comme de coutume à pareille époque, l’UDC dresse le bilan des grands…

Toni Brunner
Toni Brunner
conseiller national Ebnat-Kappel (SG)

Mesdames et Messieurs, je vous salue à cette conférence de presse qui marquera la fin de l’année politique 2010 pour l’UDC. Comme de coutume à pareille époque, l’UDC dresse le bilan des grands événements touchant notre pays. Nous n’y manquons pas cette année. Comme vous l’avez sans doute remarqué, il y avait juste deux ans le 12 décembre dernier que la Suisse a adhéré à l’espace Schengen. Le moment est donc venu de s’interroger sur les avantages et les inconvénients de cette adhésion. Ce qui est curieux, c’est que personne d’autre n’ait jusqu’ici dressé ce bilan. Ni le Conseil fédéral, ni les organisations concernées, ni les autres partis politiques n’ont jugé nécessaire d’évoquer les deux années d’appartenance à l’espace Schengen. C’est plus que curieux, c’est suspect. Il semble que l’on préfère passer cet anniversaire sous silence que le célébrer.

Nous autres gens de l’UDC, nous suivons attentivement et d’un œil critique le développement Schengen depuis plusieurs années. C’est dire que nous ne sommes pas en peine aujourd’hui de présenter une analyse complète de la situation. Nous accomplissons ainsi également le mandat que l’assemblée des délégués du 1er mai dernier à Näfels a donné à la direction du parti. Le résultat, vous le tenez entre vos mains: un bilan détaillé des effets de l’adhésion de la Suisse à l’accord de Schengen.

Conséquence de l’adhésion à l’accord de Schengen, la Suisse a dû modifier une foule de lois. Le plus souvent, Bruxelles nous a dicté mot pour mot les modifications que nous devions apporter à notre régime juridique. Dans une annexe de dix pages à notre rapport principal nous mentionnons en détails les lois, les ordonnances et les articles qui ont été modifiés. Dans certains cas il a même fallu édicter de nouvelles lois. Sur le plan purement quantitatif, nous arrivons à la conclusion que la Suisse a adopté 500 pages de nouvelles prescriptions légales. Et c’est loin d’être fini. Depuis que la Suisse est membre de l’espace Schengen, l’UE lui dicte au rythme hebdomadaire les développements du droit Schengen que nous sommes contraints de reprendre. La Suisse s’est vu imposer 112 adaptations légales – en partie fort problématiques – faute de quoi l’UE aurait immédiatement déclenché la procédure de résiliation de tout le contrat.

Voilà, Mesdames et Messieurs, un indice clair de ce qu’est en réalité l’accord de Schengen: c’est un traité de type colonial indigne d’un Etat libre et souverain comme la Suisse. L’UDC exige donc du Conseil fédéral qu’il ouvre de nouvelles négociations avec Bruxelles.

L’Irlande et la Grande-Bretagne ont prouvé qu’il était parfaitement possible de participer à certains éléments de l’accord de Schengen – par exemple, la coopération policière et judiciaire – mais de renoncer à d’autres – comme la politique uniforme des visas. Il doit être possible d’obtenir des conditions plus favorables à la Suisse ou, si tel n’est pas le cas, il faut résilier purement et simplement cet accord.

Nous ne formulons pas cette conclusion à la légère. Toute personne qui compare les promesses du Conseil fédéral avec la réalité d’aujourd’hui arrivera au même constat. Permettez-moi de vous rappeler brièvement ce que le Conseil fédéral a promis aux citoyennes et citoyens suisses il y a cinq ans avant la votation sur Schengen. Vous trouverez cette comparaison également aux pages 2 et 3 de notre analyse.

Dans ses explications de vote, le Conseil fédéral affirmait que l’adhésion de la Suisse à Schengen allait accroître la sécurité du pays grâce à la coopération transfrontalière, au contrôle commun des frontières extérieures de Schengen et à la banque de données commune pour les investigations policières. Le fait est que nous avons depuis l’adhésion à Schengen il y a deux ans nettement plus d’immigrants clandestins et de touristes criminels. Les statistiques policières cantonales confirment ce constat. Et cela ne changera pas aussi longtemps que la Suisse n’aura pas le droit de surveiller ses propres frontières. La frontière extérieure de l’UE est quasi incontrôlable. Songez simplement aux milliers de kilomètres de frontière maritime en Italie et en Grèce. Le système de recherche policière SIS cause de graves soucis aux autorités européennes: il manifeste des déficiences évidentes, il est suranné et sa modernisation n’avance pas alors que cet instrument est indispensable à la sécurité dans l’espace Schengen. Et, parallèlement, le coût de ce système a entre-temps décuplé.

Ensuite, le Conseil fédéral annonçait que, grâce à une politique commune en matière de visas, ces derniers seraient attribués selon des critères uniformes et les demandes soigneusement examinées dans tout l’espace Schengen. Le fait est que la police suisse des étrangers interpelle un nombre croissant de personnes circulant avec de faux visas Schengen. Ces derniers s’obtiennent en quantité par des voies frauduleuses. Voilà la vérité. La Suisse n’a aucune influence sur la pratique d’octroi des visas à l’étranger.

Pour couronner le tout, il y a la question du prix. Dans ses explications de vote, le Conseil fédéral avait parlé d’un coût de 7,4 millions de francs par an. La réalité est que l’appartenance à Schengen à coûté à ce jour 185 millions de francs à la Suisse, soit le quintuple du prix annoncé.

Le bilan des avantages et des inconvénients que l’accord de Schengen apporte à la Suisse – il est résumé aux pages 20 et 21 de notre rapport – débouche sur un résultat clair: la Suisse doit à nouveau surveiller elle-même ses frontières et reprendre le contrôle de l’octroi de visas. En formulant ces revendications, l’UDC ne demande ni plus, ni moins que ce qu’ont obtenu la Grande-Bretagne et l’Irlande. Ces deux pays participent à la coopération policière et judiciaire, mais contrôlent indépendamment leurs frontières et leur politique des visas.

Nous donnons donc mandat au Conseil fédéral de renégocier l’accord de Schengen. Il en va de la sécurité intérieure de la Suisse.

Toni Brunner
Toni Brunner
conseiller national Ebnat-Kappel (SG)
 
Nous utilisons des cookies pour personnaliser le contenu et les publicités, proposer des fonctionnalités pour les médias sociaux et pour analyser l'accès à notre site. Nous fournissons également des informations sur l'utilisation de notre site Web à nos partenaires des médias sociaux, de la publicité et de l’analyse.Voir les détails Voir les détails
Je suis d'accord