La neutralité permet à un petit Etat tel que le nôtre de se protéger, cependant cette neutralité est contestée.
Mesdames, Messieurs,
A l’occasion de cette assemblée j’aimerais, en priorité, commencer par une anecdote. Récemment, en allant à la rencontre des électeurs, une personne m’a abordée et m’a dit tout le mal qu’elle pensait de la classe politique, des politiciens en général pour conclure ses propos par « ce sont tous les mêmes ». Quel ne fût pas l’étonnement de mon interlocuteur quand je lui répondis qu’il n’était pas loin de la vérité.
Pourquoi ? Parce que tous les partis, à l’exception de l’UDC, ont comme objectif ultime l’adhésion de la Suisse à l’Union européenne. Or, cette adhésion ne peut se faire sans la suppression préalable des valeurs fondamentales qui sont à l’origine de notre Etat confédéral. Aujourd’hui pour préparer le terrain, tous les partis, sauf l’UDC, portent des attaques sur plusieurs fronts.
La démocratie directe est ridiculisée. On en vient à douter de la capacité des Suisses à juger ce qui est bon ou pas pour eux. Ceux qui souhaitent l’adhésion à l’Union européenne n’acceptent pas que le Peuple puisse contester les décisions des élites. Pour l’élite politique européenne, le fait que les citoyens puissent remettre en doute leurs projets relève de l’affront. Ces mêmes personnes redoublent d’imagination lorsqu’il s’agit de saper la démocratie directe afin de la rendre « eurocompatible », autrement dit inexistante. Tout est mis en œuvre par les partisans de l’adhésion à l’Union européenne pour affaiblir la démocratie directe. Aujourd’hui on cherche à compliquer le lancement d’initiatives et de référendums, à soumettre les initiatives à un examen de conformité au droit étranger prétendument supérieur en tout point au droit suisse. Nous assistons alors à l’érosion du pouvoir du peuple – maître de son destin – vers les politiciens et les juges.
La neutralité permet à un petit Etat tel que le nôtre de se protéger, cependant cette neutralité est contestée. Pourtant, en dictant l’engagement politique extérieure de la Suisse, la neutralité nous a permis de rester à l’écart des conflits pendant plus de deux siècles. Les autres partis n’ont que faire d’une neutralité systématique difficilement compatible avec une adhésion à cette Union européenne dont la très grande majorité des Etats membres sont eux-mêmes vassaux des Etats-Unis d’Amérique au travers de l’OTAN et qui a pour principale mission de défendre les intérêts sécuritaires américains. La Suisse ne peut se permettre d’être impliquée dans les conflits étrangers qui naissent en s’immisçant dans les affaires des autres Etats. La Suisse a tout à perdre à renier ses fondamentaux pour s’aligner dans un bloc.
La neutralité de la Suisse doit être garantie par notre armée de milice. Pour cela, les moyens financiers dont dispose l’armée doivent permettre à cette dernière d’assurer ses missions fondamentales. Aucune raison aujourd’hui ne parle pour une armée disposant de moins de moyens qu’en 1990 ? La chute du bloc communiste et la peur de « l’ennemi rouge » ont cédé la place à de nouvelles menaces dans un monde où les changements s’opèrent toujours plus rapidement. Des conflits armés ont hélas lieu à quelques heures d’avion de la Suisse, n’en déplaise aux adversaires de l’armée. Faute de disposer d’une armée moderne crédible, le maintien d’une politique de neutralité armée, permanente et globale est tout simplement impossible.
L’image d’un pays respectant scrupuleusement la neutralité profite tant à ses habitants en termes de prospérité et de liberté, qu’aux institutions actives dans le domaine humanitaire qui bénéficient de l’image d’une Suisse neutre et impartiale.
La Suisse a trouvé la voie du succès dans son indépendance tout en sachant rester ouverte sur le monde. Aujourd’hui, tous les autres partis veulent dissoudre la Suisse dans l’Union européenne et en finir avec le pilier principal à l’origine de notre prospérité : notre indépendance. Les partisans d’une adhésion œuvrent sans relâche pour que la Suisse perde son statut d’Etat indépendant et acquière celui d’Etat vassal de l’UE. Un Etat fantôme qui reprendrait notamment de manière automatique ou dynamique le droit de l’UE et confierait les destinées de ses habitants à des juges étrangers, ceux-là mêmes dont nos aïeux s’étaient débarrassés. Un pays qui se soumet à une puissance supérieure ne peut plus être considéré comme indépendant.
Même notre fédéralisme, qui permet de prendre des décisions politiques aux échelons les plus proches du citoyen, est attaqué par tous les autres partis favorables à plus de centralisme. Faute de volonté pour défendre le fédéralisme, les communes voient leurs compétences partir à l’échelon cantonal, les cantons voient les leurs partir à la Confédération et en finalité la Confédération cède ses compétences aux bureaucrates de Bruxelles, à une institution qui échappe à tout contrôle du peuple suisse.
Aujourd’hui, il est temps que nous autres Suisses, méprisés par l’UE au motif que nous vivrions dans un Eldorado, nous nous engagions fermement pour notre pays. Continuons à nous battre pour les valeurs fondamentales à l’origine d’une Suisse forte et prospère. Face au projet d’adhésion, privilégions notre démocratie directe, notre neutralité, notre indépendance et notre fédéralisme. Aujourd’hui, combien de citoyens européens admirent nos droits populaires, notre prospérité, notre pouvoir d’achat, notre taux de chômage extrêmement bas, notre stabilité politique, juridique et sociale ?
Il serait téméraire de militer pour une adhésion de la Suisse à l’Union Européenne. La crise grecque n’a-t-elle pas mise au grand jour la terrible faiblesse et la grande fragilité d’une construction totalement irréaliste. Et pourtant, ils sont encore très nombreux dans notre pays ceux qui aveuglés veulent nous conduire dans ce goulag.
La nouvelle identité de la Suisse voulue par nos adversaires n’est pas viable. Elle n’est qu’un funeste préambule à une adhésion pleine et entière de la Suisse dans une UE se construisant sur les décombres des nations.
Alors que tous les autres partis sont d’accord pour adhérer à cette Europe en crise, à l’UDC, c’est au contraire le « modèle suisse » qui nous inspire, qui nous motive. C’est ce modèle que méritent nos enfants ! Alors que les choses soient bien claires :
Seule l’UDC s’oppose à l’adhésion de la Suisse à l’Union européenne !
Seule l’UDC souhaite maintenir la démocratie directe absente de tous les pays de l’Union européenne !
Seule l’UDC s’oppose à l’immigration de masse que subissent sans mot dire tous les peuples de l’Union européenne !
Seule l’UDC entend conserver les frontières qui protègent la Suisse des criminels et des migrants illégaux !
Seule l’UDC ne veut pas partager avec les pays de l’UE des taux de chômage écrasants !
Seule l’UDC défend l’application du droit suisse en Suisse face au rouleau compresseur du droit international !