Il est tout de même étonnant de constater que les autres partis ont enfin compris, après des années d’errements en politique d’asile et…
Il est tout de même étonnant de constater que les autres partis ont enfin compris, après des années d’errements en politique d’asile et des étrangers, que la proportion d’étrangers est trop élevée en Suisse et que cela ne peut pas continuer ainsi. Le problème, c’est qu’ils ont tiré les mauvaises conclusions de ce constat. Au lieu d’intervenir contre la cause des problèmes, donc au niveau de l’immigration et des abus sans le droit d’asile, le PDC et ses anciens conseillers fédéraux Arnold Koller et Ruth Metzler ont tenté de faciliter autant que possible la naturalisation. Ils ne se sont pas contentés de la naturalisation facilitée des conjoints étrangers admise en 1992. Non, ils n’ont pas hésité à introduire des automatismes dans la procédure de naturalisation. Pour arriver à leurs fins, ils n’ont pas seulement été soutenus par la gauche, mais aussi par les radicaux qui aiment par ailleurs à se donner des airs bourgeois. Les résultats de cette politique sont bien visibles dans les statistiques de naturalisation.
Forte augmentation du nombre des naturalisations
Durant les dix ans écoulés, environ 167 000 étrangers ont été naturalisés par la procédure ordinaire, soit autant que le canton de Neuchâtel compte d’habitants. On trouve parmi eux également des familles et des jeunes qui n’ont pas craint la voie de la naturalisation ordinaire et qui ont manifestement considéré la double prise en compte des années passées en Suisse par les jeunes étrangers comme une facilité suffisante. En tête de cette statistique, on trouve des ressortissants de Serbie et du Montenegro, puis de Turquie, d’Italie, de Bosnie et de Macédoine.
Parallèlement à l’augmentation du nombre de naturalisations ordinaires, celui des naturalisations facilitées s’est également accru, notamment à la suite de la révision du droit de nationalité en 1992. En moyenne annuelle, la Berne fédérale décidé actuellement d’environ 10’000 naturalisations. Cette statistique est emmenée par les Français, les Italiens et le Brésiliens.
Malheureusement, l’intégration ne joue manifestement pas un grand rôle dans les procédures de naturalisation facilitées. On ne tient guère compte non plus des éventuels antécédents pénaux ou de la connaissance d’une langue nationale. Le mariage avec une citoyenne ou un citoyen suisse suffit de toute évidence pour être considéré comme intégré et comme intègre. Rien d’étonnant, dès lors, à ce que les mariages fictifs soient de plus en plus nombreux.
Comment peut-on prétendre dans ces conditions que la procédure de naturalisation suisse soit restrictive, voir carrément discriminatoire? Pour argumenter de la sorte, il faut avoir d’autres intentions, notamment celle de dénigrer notre système et, une fois de plus, de culpabiliser les Suissesses et les Suisses. Nous ne sommes pas aussi ouverts que nos voisins européens, nous dit-on, ajoutant pour faire bonne mesure que nous sommes de plus en plus xénophobes, voire racistes. Et la faute, elle incombe évidemment à l’UDC.
PDC et PRD alignés sur les socialistes
Le fait est que les autres partis s’emploient à supprimer tout ce qui a fait ses preuves, donc aussi la procédure de naturalisation. Le fédéralisme, l’autonomie communale, les droits civiques, tout cela fait partie de la même charrette. Et que vive la communauté internationale des Etats! Le fait que les populations de ces pays subissant ce centralisme international ne sont pas très enthousiastes ne gêne absolument pas ces milieux. Par contre, il gêne l’UDC! Et c’est bien pour cette raison que nous nous battons pour les traditions qui ont fait leurs preuves sans pour autant nous fermer à la nouveauté – à condition qu’elle soit sensée et qu’elle ne serve pas simplement à offrir des avantages personnels à quelques individus.
Voilà pourquoi nous nous battons contre les projets de naturalisation soumis au peuple cet automne. Car l’objectif de ces projets est d’ouvrir la voie aux naturalisations en masse sans consultation des citoyennes et des citoyens. Il est infiniment regrettable que le PDC et le PRD se soient une fois de plus alignés sur les socialistes. L’addition leur sera présentée au plus tard lors des prochaines élections.