Exposé

Violence juvénile et criminalité étrangÈre: causes et mesures

Cela fait des années que l’UDC suit la devise "Pour un avenir dans la sécurité et la liberté". Il ne s’agit pas d’un simple slogan publicitaire – non, ce principe marque comme un fil rouge toute…

Natalie Rickli
Natalie Rickli
conseillère nationale Winterthur (ZH)

Cela fait des années que l’UDC suit la devise « Pour un avenir dans la sécurité et la liberté ». Il ne s’agit pas d’un simple slogan publicitaire – non, ce principe marque comme un fil rouge toute notre politique. La sécurité et la liberté sont des valeurs qui distinguent un Etat libre et démocratique. La garantie de la sécu-rité des citoyens – je songe au monopole de la violence exercé par l’Etat et à la souveraineté policière cantonale – est une des tâches prioritaires de l’Etat.

Malheureusement, l’Etat n’exécute pas cette tâche avec toute la rigueur néces-saire. Preuve en est qu’il ne se passe pas un jour sans que la population ne soit secouée par des nouvelles choquantes: bagarres – parfois au couteau, cambrio-lages, viols, abus d’enfants, assassinats et autant de sorts tragiques et de souf-frances des victimes.

Récidivistes: les erreurs de la procédure d’internement

Tout le monde se souvient de l’affaire Lucie à Baden (AG): une adolescente de 16 ans est brutalement assassinée par un délinquant récidiviste. Cet individu au-rait dû être interné après son premier crime. Mais, une fois de plus, les autorités responsables ont songé davantage à la « resocialisation » du malfaiteur qu’à la protection de la société. Une jeune fille a payé de sa vie cette complaisance cou-pable de la justice.

Il est évidemment difficile d’empêcher un délinquant potentiel de commettre son premier crime. En revanche, la politique et la justice portent la responsabilité des actes commis par les récidivistes. Le cas mentionné plus haut confirme l’urgence de revoir la pratique en matière d’internement. Ce n’est pas à la socié-té, mais au malfaiteur de porter la responsabilité de ses actes! Rappelons aussi l’affaire de Daniel H. de Bâle qui a abusé d’un grand nombre de jeunes garçons. A chaque fois il a été condamné à de courtes peines: à Zurich, puis à Mannheim. Il a sévi longtemps avant que les autorités bâloises ne l’internent.

Registre des délinquants pour protéger la société

Le Conseil fédéral refuse obstinément d’agir en rejetant toutes les proposi-tions qui demandent un durcissement de la loi et de la procédure contre les pé-dophiles. Eveline Widmer-Schlumpf s’est opposée à un « registre des pédophiles » sous le prétexte que « les délinquants sexuels récidivent beaucoup moins souvent qu’on le pense généralement ».

Chaque année 600 assassins, violeurs et pédophiles sont condamnés en Suisse. La grande majorité d’entre eux retrouvent la liberté après avoir purgé leur peine et un nombre important d’entre eux récidivent.
Personne ne sait où se trouvent les récidivistes potentiels. Voilà pourquoi la Suisse doit se doter d’un registre des criminels violents. Ce registre doit ré-pondre aux exigences suivantes:

  • obligation de s’annoncer: les délinquants violents doivent annoncer leur domicile et leur lieu de travail à la police.
  • la police doit avoir accès aux banques de données criminelles.
  • les autorités doivent s’informer mutuellement. La police doit être informée lorsqu’un tel délinquant bénéficie d’un congé de détention ou lorsqu’il est libéré.
  • les peines ne doivent plus être effacées définitivement dans le casier judi-ciaire.

Forte proportion d’étrangers parmi les malfaiteurs

Très souvent nous constatons que les criminels violents ne sont pas d’origine suisse, mais des étrangers, notamment des Balkans. Deux exemples récents:

  • le 8 avril 2009 un Kosovar de 20 ans abat d’un coup de feu son amie suisse âgée de seulement 16 ans. Cela s’est passé à Volketswil (ZH).
  • le 9 avril 2009 un Serbe de 41 ans abat d’un coup de feu sa femme dans la rue à Riniken (AG).

Il ne s’agit nullement de cas isolés. Le « Rapport sur la sécurité intérieure » de l’Office fédéral de la police donne une idée de l’ampleur de la criminalité étrangère en Suisse:

« En 2007, le crime organisé n’a pas perdu de son importance en Europe du Sud-Est. (…) En 2007, les groupes criminels d’Europe du Sud-Est ont été impliqués dans les infractions suivantes: trafic de stupéfiants, traite d’êtres humains aux fins de prostitution, trafic de migrants, extorsion de fonds en échange d’une pro-tection, blanchiment d’argent, trafic d’armes, contrebande de cigarettes, vols par effraction, vols à la tire, brigandage, recel, jeux d’argent illicites, falsification de documents, de papiers d’identité et de visas, lésions corporelles et homicides, meurtres commandités compris. Le trafic de stupéfiants a constitué leur activité principale. (…) Vu le professionnalisme des groupes criminels slaves et les ré-seaux de contacts qu’ils entretiennent, leur potentiel de développement ne sem-ble pas encore épuisé. »

La statistique criminelle de la police est tout aussi révélatrice: la proportion de délinquants étrangers reste très élevée. Elle est de 53,3% pour les homicides intentionnels, de 53,1% pour les lésions corporelles et même de 59,7% pour les viols. Et cela bien que les étrangers représentent 21% de la population suisse . La part des étrangers à la population carcérale était même de 70% l’an passé .

L’immigration incontrôlée à des effets indésirables: nous avons toujours plus de violence en Suisse. Durant les dix ans écoulés, le nombre de lésions cor-porelles intentionnelles ont plus que doublé , les viols ont progressé de plus de 70% . Voilà les conséquences de la politique des étrangers et d’asile erronée que mène la Confédération.

La violence juvénile est elle aussi toujours plus difficile à supporter. On cons-tate également chez les jeunes un changement des mentalités. De plus en plus de mineurs commettent des délits, parfois des crimes violents. Cela fait des an-nées que l’UDC attire l’attention de la politique sur ce développement en exi-geant un durcissement du droit pénal des mineurs.

Réformer le droit pénal

Notre droit pénal est toujours marqué par l’idéologie soixante-huitarde. Il cher-che avant tout ladite resocialisation des délinquants. Le but premier des autori-tés judiciaires et pénales n’est pas de protéger les victimes, mais de guérir les malfaiteurs. Les peines prononcées sont souvent trop légères. Plus de la moitié des violeurs ne sont pas punis d’emprisonnement ferme et définitif. Avec l’ancien droit pénal, 77% des violeurs allaient en prison; aujourd’hui, cette proportion n’est plus que de 48%. Comment accepter pareille évolution?

Une peine doit rester une peine. Les délinquants doivent savoir qu’ils seront punis pour leurs actes. Forte de ce constat, l’UDC a demandé une session spé-ciale consacrée au durcissement de la loi pénale suisse. Celle-ci aura lieu en juin.

Si les autres partis politiques continuent de bloquer nos propositions au Parle-ment, nous devrons nous interroger sérieusement sur l’opportunité de lancer une initiative populaire. Deux fois déjà, le peuple a pris une décision plus intelligente que la politique dans ce domaine, la première fois avec l’initiative sur l’interne-ment, la deuxième fois avec l’initiative sur l’imprescriptibilité.

Les exigences de l’UDC sont claires et nettes:

  1. Le Code pénal doit être réformé.
    Les travaux d’intérêt général ou des peines pécuniaires avec sursis ne dis-suadent personne. Nous avons besoin de peines minimales plus lour-des pour les crimes contre l’intégrité physique et la vie. Les juges doivent être contraints d’agir avec plus de dureté. La pratique de l’internement doit également être revue. Nous avons aussi besoin d’un registre des dé-linquants sexuels et violents. La police doit avoir les moyens de mieux surveiller les récidivistes potentiels – pour la sécurité de tous.
  2. L’initiative sur le renvoi doit être soutenue.
    En août 2007, nous avons signé à Bâle un « contrat avec le peuple ». Nous nous sommes prononcés pour le renvoi des étrangers criminels. Dans les mois qui ont suivi plus de 230 000 citoyens ont signé notre ini-tiative populaire pour le renvoi des étrangers criminels. Le Conseil fédéral vient de présenter son contreprojet à cette initiative. Cette propo-sition va même moins loin que l’ancienne pratique d’expulsion pénale. De toute évidence, le gouvernement ne veut pas non plus agir à ce niveau. Pour nous, la situation est claire: ceux qui violent, qui assassinent ou qui abusent de nos œuvres sociales doivent quitter le pays! Nous devons donc nous battre pour faire passer notre initiative sur le renvoi et pour la faire appliquer.

***

1Office fédéral de la police, Rapport sur la sécurité intérieure de la Suisse 2007, p. 21.
2Fin décembre 2008, la proportion d’étrangers était de 21,4% (Office fédéral de la migration).
3Office fédéral de la statistique, Statistiques des peines privatives de liberté 2009 (par des étrangers parmi les personnes détenues dans les établissements d’exécution des peines de Suisse: 69,7%).
4Cf. Office fédéral de la police, Statistique criminelle policière: rapport 2007 (1998: 4’873 dénonciation pour lésions corporelles intentionnelles; 2007: 9’644 dénonciations).
5Cf. Office fédéral de la police, Statistique criminelle policière: rapport 2007 (1998: 385 dénonciations pour viols; 2007: 648 dénonciations).

Natalie Rickli
Natalie Rickli
conseillère nationale Winterthur (ZH)
 
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