Politique familiale de proximité conforme aux besoins

Edition spéciale Edition spéciale de février 2013

Stefan Kölliker, conseiller d’Etat et directeur de l’instruction publique du canton de St-Gall

Les familles doivent être soutenues sur place et conformément aux besoins réels. Une politique familiale imposée par la Confédération viole le principe du fédéralisme et passe à côté des besoins des familles.

Les familles doivent être soutenues sur place et conformément aux besoins réels. Une politique familiale imposée par la Confédération viole le principe du fédéralisme et passe à côté des besoins des familles.

Père de trois enfants en âge préscolaire et scolaire, je suis sollicité tous les jours. L’éducation d’enfants demande beaucoup d’énergie et de temps, souvent aussi de la patience et des nerfs solides. Mais la garde et l’éducation de ses propres enfants est pour presque tous les parents une des plus belles tâches. Voir ses enfants grandir et se développer est une source de joie et de fierté. Les parents n’ont pas tous les mêmes possibilités de garder et d’éduquer leurs enfants, mais il est vrai aussi que les enfants n’ont pas tous besoin des mêmes conditions. Chaque famille, chaque père, chaque mère et chaque enfant est individuel. Une politique familiale ordonnée par l’Etat passe à côté des besoins réels des familles et provoque avant tout des charges financières dans les cantons.

Les cas de détresse sont pris en compte
De nombreux couples ne veulent plus répartir entre eux la garde des enfants, mais réclament une aide extérieure. Ce souhait est compréhensible, également dans la perspective de la formation professionnelle des femmes et des besoins de l’économie en main-d’œuvre. En tant que directeur de l’instruction publique, je souhaite qu’un maximum de jeunes femmes reçoivent une solide formation et puissent ensuite la faire valoir dans la vie professionnelle. Je soutiens donc par principe les efforts visant à concilier la famille et l’exercice d’une profession. Mais l’article constitutionnel mis en votation dépasse largement l’objectif visé. La garde des enfants doit être organisée sur place et en fonction des besoins réels. Si la société a besoin de crèches et d’autres structures d’accueil de jour, l’économie privée s’en chargera. Il n’est pas acceptable que l’Etat intervienne à chaque fois pour répondre à des besoins et résoudre des problèmes. Et il est encore moins tolérable que l’Etat offre ce service gratuitement – exception faite bien sûr des cas de détresse (lesdits cas de rigueur) où l’aide publique est indispensable.

Charges supplémentaires pour les cantons
Comme membre d’un gouvernement cantonal, je me bats avec détermination contre l’article sur la famille qui restreint l’autonomie cantonale et ne tient pas compte de la diversité des besoins (par exemple, des villes et des campagnes). Ces dernières années, la Confédération est intervenue de plus en plus souvent dans les compétences cantonales – la dernière fois avec sa loi sur l’aide au sport. Ces interventions imposent toujours des charges supplémentaires aux cantons. St-Gall comme beaucoup d’autres cantons doit affronter des déficits structuraux et des hausses d’impôts. Si on délègue tout et n’importe quoi à l’Etat, il ne faut pas s’étonner que la facture fiscale augmente d’année en année.

Les solutions trouvées sur place sont les meilleures
La prospérité et le succès de la Suisse s’expliquent par un système où les citoyennes et les citoyens se chargent des problèmes à leur portée au niveau communal et ne réclament pas constamment l’aide de l’Etat. Offrons une chance aux projets privés et contentons-nous de leur donner un coup de pouce sur place si c’est indispensable.

par Stefan Kölliker, conseiller d’Etat et directeur de l’instruction publique du canton de St-Gall

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