Notre pays se porte bien. Cela ne va pas de soi ! L’Europe en général et la Suisse en particulier ont de grands défis à relever en termes de sécurité et de migration. Nous devons veiller à rester maîtres chez nous. La liberté et l’indépendance doivent être défendues. Dans notre démocratie directe, le peuple doit garder le dernier mot. Voilà autant d’engagements des deux représentants de l’UDC au Conseil fédéral.
Monsieur le conseiller fédéral Ueli Maurer, vous êtes ministre des finances de la Suisse depuis le 1er janvier. Quels sont vos objectifs dans cette nouvelle fonction?
Le Département fédéral des finances assume trois tâches principalement: le budget de l’Etat, les impôts et la législation réglant la place financière. Chacun de ces trois domaines est régi par des principes élémentaires qu’il ne faut en aucun cas oublier.
Premièrement: le budget de l’Etat répond à la même règle que le budget d’un ménage privé. Il ne faut pas vivre au-dessus de ses moyens. On ne doit pas dépenser plus d’argent qu’on en gagne.
Deuxièmement: chaque franc versé aux impôts doit d’abord être gagné par quelqu’un qui travaille dans ce pays. Je me battrai donc avec détermination pour un système fiscal attrayant et une utilisation parcimonieuse de l’argent des contribuables.
Troisièmement: la surrèglementation étouffe l’économie. Nous devons laisser aux entreprises une marge de manœuvre maximale pour leur permettre de tra- vailler efficacement.
Voilà le fil rouge auquel je me tiendrai.
Quel est le principal défi que la Suisse doit relever dans les quatre années à venir?
Sauvegarder l’attractivité économique de la Suisse. Nous sommes engagés dans une sévère concurrence mondiale. Les entreprises actives au niveau global s’implantent là où elles trouvent les meilleures conditions à leur développement. Si la Suisse veut garder chez elle de bonnes entreprises – donc de bons contribuables et de bons employeurs – elle doit offrir des conditions-cadres exceptionnelles. En clair: moins de régulations et de bureaucratie d’un côté, un système fiscal aussi compétitif que possible de l’autre côté. Il ne faut pas non plus négliger la sécurité. Le passé récent – je songe notamment aux actes terroristes en France – montre combien l’avenir est imprévisible. Trop longtemps la sécurité a été considérée comme allant de soi. Du coup, on a fait des économies massives dans la défense nationale.
La sécurité exige un effort permanent. Elle n’est pas gratuite. Une de nos grandes tâches de l’avenir consistera donc à équiper et à former l’armée afin qu’elle soit capable de protéger notre pays et sa population contre les nombreuses formes de la menace moderne. En poursuivant le développement de l’armée, nous réunissons les conditions nécessaires à cet effet.
Quels sont les principaux dossiers de votre département ces prochaines années?
Plusieurs projets sont en cours de réalisation. La troisième réforme de l’imposition des entreprises jouera sans doute un rôle central. Plusieurs rendez-vous internationaux m’attendent dans les mois à venir. Je suis précisément en train d’analyser toutes ces obligations pour dresser une liste des priorités.
Qu’appréciez-vous le plus dans votre travail de conseiller fédéral?
Le contact avec «le monde extérieur», donc avec la population en dehors de l’administration. C’est pour ces gens-là que nous faisons de la politique. Nous devons connaître les soucis et les souhaits des femmes et des hommes de ce pays et surtout les respecter pour que notre action politique soit utile. Faute de quoi nous nous éloignons du peuple. Je continuerai dans ma nouvelle fonction à rechercher ce contact. Mis à part leur aspect politique indispensable, ces rapports me donnent beaucoup de joie, car j’apprends à connaître des gens très différents et souvent passionnants. C’est un enrichissement personnel pour moi.
Vous êtes depuis le 1er janvier 2016 le nouveau chef du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports. Quels sont vos objectifs pour ces premières semaines?
Je dois très vite me familiariser avec des nouvelles procédures et avoir des entretiens avec les nombreuses personnes qui assurent la bonne marche du Département. En parallèle, il faut constituer l’équipe des collaborateurs qui va m’appuyer directement.
Simultanément, le travail des commissions parlementaires va débuter avec de nouvelles personnes et il sera essentiel pour moi de prendre en main rapidement les dossiers prioritaires afin de pouvoir les défendre efficacement.
Quels sont les aspects de votre nouvelle fonction de conseiller fédéral qui vous réjouissent le plus?
Défendre et faire avancer des dossiers est le côté le plus intéressant de ma nouvelle fonction. Il faut distinguer plusieurs aspects : premièrement, faire accepter des projets du Conseil fédéral déjà sur la table du Parlement, deuxièmement, préparer, donner les impulsions et faire approuver par le Parlement de nouveaux dossiers essentiels dans les domaines relevant du DDPS (armée, sécurité, protection de la population et sports), et cela pour le bien de la population.
Quel est le principal défi que la Suisse doit relever dans les quatre années à venir?
Il y a de multiples défis dans différents secteurs; il suffit de penser aux retraites, aux problèmes posés par la migration, au défi de l’approvisionnement en énergie, aux besoins énormes en matière d’infrastructures sans oublier la sécurité intérieure et le terrorisme international. Tous ces défis ont un point commun fondamental : ils nécessitent des besoins financiers considérables. En résumé, le principal challenge de ces prochaines années sera où trouver l’argent.
Quels sont les principaux dossiers de votre département durant les prochaines années?
Là aussi, plusieurs dossiers sont importants. Tout d’abord, il conviendra de boucler la réforme de l’armée (DEVA) actuellement devant le Parlement et d’en assurer le financement. Ensuite, il faudra la concrétiser dans la pratique et ce n’est jamais facile de passer des intentions sur papier à la mise en œuvre dans le terrain. Il s’agira aussi de préparer rapidement la procédure d’évaluation qui conduira à l’acquisition d’un nouvel avion de combat. La Suisse doit redonner de la force à sa défense.