Natalie Rickli, conseillère nationale, Winterthour (ZH)
L’élection du Conseil fédéral par le peuple apporterait un plus grand respect de la volonté populaire et renforcerait le gouvernement, estime Natalie Rickli, conseillère nationale UDC (ZH)
L’élection du Conseil fédéral par le peuple apporterait un plus grand respect de la volonté populaire et renforcerait le gouvernement, estime Natalie Rickli, conseillère nationale UDC (ZH).
Elle est la représentante du peuple la mieux élue de tout le Parlement fédéral: Natalie Rickli, 36 ans, une femme de la ville, une battante, surtout quand il s’agit des droits populaires. Nous nous sommes entretenus avec cette politicienne très aimée à son lieu de travail, le groupe Goldbach à Küsnacht.
En rejoignant avec nous la salle de conférence, Natalie Rickli, gestionnaire des relations avec la clientèle, salue ses collègues d’un aimable «Hoi zäme» (bonjour tout le monde), puis nous explique ses engagements. Le Conseil fédéral, constate-t-elle, se sent l’obligé du parlement et non pas du peuple. Une situation choquante à ses yeux. Pour illustrer son propos, elle rappelle que le peuple a déjà approuvé sans succès deux projets de protection de la population contre les délinquants sexuels, l’initiative sur l’internement et celle sur l’imprescriptibilité.
Logiquement le Conseil fédéral devrait appliquer ces deux décisions politiques parfaitement claires. Mais il ne fait rien, constate Natalie Rickli. Il a aussi rejeté devant le parlement plusieurs propositions visant à punir plus sévèrement les délinquants sexuels et à mieux protéger la population contre ces individus. «Même constat pour la politique des étrangers: là aussi, le Conseil fédéral mène une politique à côté des intérêts du peuple, retardant par exemple l’application de l’initiative sur le renvoi», regrette notre interlocutrice.
L’initiative pour l’élection du Conseil fédéral par le peuple n’est pas un acte de protestation, mais au contraire une proposition concrète pour renforcer les droits démocratiques et la démocratie directe, car aujourd’hui le Conseil fédéral se sent trop engagé envers le Parlement et il ignore le peuple, nous dit en substance la conseillère nationale. Ce comportement conduit à l’opacité, à des ententes d’arrière-boutique et à des règlements de compte électoraux. Une élection populaire est beaucoup plus claire et plus honnête. Le peuple décide et sa décision doit être respectée.
Ce nouveau procédé électoral renforcerait l’autorité exécutive parce que celle-ci serait directement légitimée par le peuple. Sa position dans les négociations internationales en serait confortée. «En fait, aucun argument sérieux ne s’oppose à une élection par le peuple. Pourquoi refuse-t-on de faire confiance aux citoyens?», demande la parlementaire en rappelant la situation de certains pays étrangers qui ne connaissent certes pas la démocratie directe, mais dont les gouvernements nationaux sont élus par le peuple.
Natalie Rickli nie le risque d’une américanisation des élections gouvernementales. Il ne s’agit pas d’élire un président, mais de nommer un collège gouvernemental de sept personnes. En revanche, les élections américaines sont toujours précédées d’intenses discussions politiques. «Pourquoi cela ne serait-il pas possible en Suisse?», demande-t-elle et conclut: «Je crois au contraire qu’une élection populaire renforcerait la cohésion du pays.»