Monika Knill, conseillère d’Etat (TG)
La formation dans le sens global du terme détermine pour l’essentiel la manière dont nous pouvons concevoir et assumer notre vie. L’instruction personnelle et les aptitudes de base ne s’achètent pas. Nous sommes donc bien inspirés
de nous former.
La problématique du manque croissant de jeunes intéressés et adaptés à certains domaines professionnels est fréquemment illustrée par des déclarations – souvent trop généralisantes – sur le manque d’aptitudes de base et la compétence sociale insuffisante des élèves. Les développements sociaux, techniques et économiques de ces vingt dernières années ont laissé des traces.
Les nouveaux médias changent le monde
Nous évoluons vers une société active 24 heures sur 24 et prête en permanence à la communication (par exemple, via les médias sociaux). L’appartenance traditionnelle à la famille, à des sociétés ou au voisinage est remplacée partiellement, voire totalement dans des cas extrêmes, par des communautés virtuelles indépendantes en termes géographiques et d’âge. Or, la situation familiale et l’éducation restent pour les jeunes des facteurs de succès essentiels – aussi au niveau professionnel. Ces changements ne concernent pas seulement les jeunes, mais la société dans son ensemble.
Bricolage et ménage restent importants
Qui porte la responsabilité de l’acquisition d’aptitudes de base par les jeunes et de la formation de leur personnalité? Par principe les parents, puis, en complément, l’école. Les enfants, qui bricolent à la maison ou chez des tiers, qui peuvent (ou doivent) participer aux travaux ménagers, à la cuisine, seront bientôt une minorité.
Sommes-nous conscients du fait qu’un élève de l’école primaire n’est en classe que 23 heures par semaine? Il lui reste ainsi plus de 140 heures par semaine en dehors de l’école. Du simple point de vue des durées, il est donc illusoire de vouloir faire assumer à l’école la responsabilité de toute l’éducation des enfants. Si nous déduisons le sommeil, il reste encore 90 précieuses heures dont les parents ont la responsabilité.
L’école ne peut pas tout faire
A côté d’une large culture générale, l’école primaire enseigne aussi diverses aptitudes de base ou les complète. Le bricolage et les travaux pratiques, de même que l’économie ménagère dépassent le simple apprentissage d’aptitudes de base.
Les différentes étapes d’un mandat – la planification, la préparation et l’exécution – exigent et relient entre elles des compétences élémentaires. La problématique due au fait que l’école est également censée combler divers déficits des élèves, notamment au niveau de l’éducation et des aptitudes de base, ne simplifie pas sa mission.
L’école doit s’occuper de ces inégalités. Ressources limitées obligent, elle ne peut cependant répondre à tous les souhaits, mais doit se fixer des priorités avant d’assumer de nouvelles tâches.
Monika Knill, conseillère d’Etat (TG), directrice du département de l’éducation et de la culture
