Céline Amaudruz, conceillère nationale et présidente du parti cantonal (GE)
Problématique de la politique financière du Conseil fédéral pour les employés de banque et la place financière.
Avec plus de 200’000 emplois, la place financière suisse contribue à 10,3% du produit intérieur brut. Véritable locomotive économique, le secteur financier n’est pas cloisonné sur lui-même, mais interagit avec l’ensemble de l’économie en stimulant la demande de services. Les salaires des collaborateurs de ce secteur, supérieurs aux revenus médians, contribuent à la consommation de biens et de services en Suisse. Sans oublier que d’un point de vue fiscal, l’activité de la place financière génère environ 14% des recettes fiscales en Suisse.
Prétendument orientée vers la compétitivité, la politique financière du Conseil fédéral consiste actuellement à exécuter les exigences des gouvernements étrangers, sans réaliser les conséquences des concessions faites. En ne trouvant aucune résistance face à leurs revendications, les pays opposés à la place financière helvétique se voient confortés dans leur démarche, comme si le Conseil fédéral les invitait à revenir à la charge.
Les concessions du Conseil fédéral, loin d’être anodines, déploient déjà leurs effets en matière d’emploi et elles accentuent les difficultés de la place financière dans un contexte économique globalement morose. A Genève, où la place financière contribue au cinquième du produit intérieur brut, beaucoup de banques et d’établissements financiers ont réduit ou envisagent de réduire leur personnel. Certaines banques ont procédé à d’importants licenciements et de nombreux établissements financiers de taille modeste ont supprimé quelques emplois. Entre 2010 et 2011, la part du secteur financier dans le PIB du canton de Genève a diminué de 0,8%.
Il résulte des modifications induites par les accords avec l’étranger, une baisse de l’activité pour la place financière. Selon certaines estimations, 20% des emplois pourraient disparaître suite aux accords fiscaux avec l’Allemagne, la Grande-Bretagne et l’Autriche. Le déclin de la place financière suisse profitera à d’autres places financières comme Singapour, destination vers laquelle une partie de nos emplois pourrait migrer.
Céline Amaudruz est une femme très engagée comme conseillère nationale, présidente du parti cantonal et gestionnaire de fortune.