Thomas Matter, président du conceil d’administration et copropriétaire de la "Neue Helvetische Bank", membre de la direction de l’UDC du canton de Zurich
«Indépendance, démocratie directe, fédéralisme, neutralité et économie de marché, voilà les piliers de notre liberté et de notre prospérité.»
Le démontage du modèle à succès suisse a bien avancé. Preuves en sont les violentes attaques que subit la place financière suisse, non seulement de l’extérieur, mais aussi de l’intérieur.
Le monde a-t-il donc autant changé ces dernières années pour qu’il soit nécessaire de prendre des mesures aussi radicales que celles proposées par divers milieux et même par le Conseil fédéral? Le secret protégeant les clients des banques est-il tout à coup moralement condamnables? Pourquoi faudrait-il sanctionner la soustraction fiscale comme la fraude fiscale? Tout le secteur bancaire est-il désormais suspect par définition? Bien sûr que non.
Concurrence durcies entre les places financières
La réalité est que la concurrence entre Etats et places financières s’est massivement durcies et que la Suisse est devenue une cible privilégiée. Trop d’Etats ont vécu au-dessus de leurs possibilités et pillé sans vergogne leurs caisses publiques, si bien qu’aujourd’hui ils dirigent des regards plein de convoitises vers les pays où il y a encore quelque chose à prendre. Et que fait la Suisse? Au lieu de défendre sa place financière, ses responsables politiques et aussi un bon nombre de ses banquiers s’inclinent.
La confiance dans la place bancaire suisse est affaiblie
A chaque fois que la Suisse cède du terrain face à ces pressions, elle perd de manière irréversible ses atouts économiques. Des décennies durant la place financière suisse a promis à ses clients de respecter le secret protégeant les clients des banques et de garantir la sécurité du droit. Or, nous ne cessons de manquer à notre parole, ce qui aura des conséquences désastreuses sur la confiance accordée à notre pays.
NON à des règlementations supplémentaires suisses
«Stratégie de l’argent propre» est le nouveau terme à la mode en Suisse. Selon ce projet, les banques établies en Suisse seraient contraintes de demander une déclaration fiscale écrite à leurs clients et, en cas de doute, de faire des investigations supplémentaires. Aucun autre pays au monde ne demande cela à ses banques. Et personne – même pas l’OCDE – ne réclame une telle stratégie de l’argent propre à la Suisse. Si cette politique devenait réalité, les banques suisses actives à l’étranger pourraient continuer de croître alors que la place financière suisse rétrécirait. A long terme, cela pourrait coûter à la Suisse entre 30 000 et 50 000 emplois et des pertes fiscales par milliards.
Garantir l’emploi et la prospérité en Suisse
La pression sur la place financière suisse baissera lorsque la crise internationale de l’endettement sera surmontée. Voilà pourquoi nous devons absolument résister aux exigences étrangères. Car il ne s’agit pas de la protection des banquiers, mais bien de la préservation de près de 500 000 emplois liés directement ou indirectement au secteur bancaire, de quelque 3800 places d’apprentissage et, enfin, d’une ressource fiscale importante pour un Etat qui dépense toujours plus.
Thomas Matter, président du conseil d’administration et copropriétaire de la «Neue Helvetische Bank» (Nouvelle banque helvétique), propriétaire Matter Group SA, membre de la direction de l’UDC du canton de Zurich.