Yves Nidegger, conseiller national, Genève (GE)
Le mot démocratie vient du grec et signifie «gouvernement par le peuple». Contrairement à la Suisse…
Le mot démocratie vient du grec et signifie «gouvernement par le peuple». Contrairement à la Suisse, les autres «démocraties» n’accordent à leurs citoyens que le droit de choisir des représentants au parlement à qui ils confient jusqu’aux prochaines élections leur droit de participer aux décisions politiques. Le pouvoir y est exercé de fait par des fonctionnaires et une classe de politiciens professionnels.
Ce modèle fait malheureusement rêver la «classe politique» en Suisse aussi. Mais pas les citoyens qui doivent lutter de plus en plus intensément ces dernières années contre des tentatives systématiques de restreindre leur droit d’initiative en les soumettant, par exemple, à un examen préalable des juges et aux traités internationaux que le Conseil fédéral décide de signer. C’est au point que les élus du peuple en sont venus à mettre en doute la capacité de discernement de ceux qui les élisent!
Pour être fidèle à elle-même, la Suisse doit rester un pays gouverné du bas vers le haut, pas l’inverse. Chez nous, la libre expression des opinions, la liberté du peuple de se réunir pour refuser les lois du parlement lorsqu’elles sont mauvaises, pour changer la Constitution lorsque c’est nécessaire, constitue une tradition vécue. Cette tradition, c’est la Suisse. Nous devons la défendre et en prendre soin maintenant. Demain sera trop tard.
Yves Nidegger, conseiller national, avocat, Genève