Hans Kaufmann, ancien économiste en chef de la banque Julius Bär, conseiller national (ZH)
«La politique d’endettement de l’UE et ses conséquences pour la Suisse m’inquiètent pour ma prévoyance-vieillesse et mes économies. De plus, la banque ne me sert qu’un faible intérêt. Que dois-je faire avec mes économies de 50 000 francs?» (Bruno M., Berne)
Il convient d’être prudent lorsqu’on dispose d’un capital de 50 000 francs. Pour des raisons conjoncturelles et de politique monétaire, la phase des bas taux d’intérêt se poursuivra sans doute encore quelque temps en Suisse et à l’étranger. La situation est malheureusement ainsi que les banques d’émission sont soumises à des pressions politiques en raison du fort endettement public et maintiennent donc les intérêts à un bas niveau au point que dans la plupart des pays les épargnants subissent des pertes. C’est regrettable, mais cette expropriation sournoise est voulue par la politique. On n’obtient actuellement qu’un pour-cent, voire moins, sur des obligations en francs suisses de débiteurs suisses de première qualité. En investissant aujourd’hui dans des obligations de longue durée, on risque de perdre de l’argent sur ses placements si les intérêts augmentent. Des actions suisses à fort rendement ou des fonds de placement spéciaux peuvent constituer une option valable pour des investisseurs supportant des risques, donc disposant d’un capital plus important, et qui n’ont pas besoin de liquidités à brève échéance durant les années à venir. Les actions suisses offrent actuellement un rendement de l’ordre de 3%.
En Suisse, le renchérissement est actuellement négatif, de sorte que même le faible rendement d’un carnet d’épargne se solde encore par un résultat positif. Il semble indiqué d’accepter ce faible rendement pour ensuite éventuellement réinvestir ses fonds lorsque les intérêts repartiront à la hausse.
Hans Kaufmann, ancien économiste en chef de la banque Julius Bär, conseiller national, Wettswil (ZH).