Vacances pour papa quand maman attend un bébé – pour quoi faire?

Edition spéciale Edition spéciale de novembre 2012

Peter Amstutz, journaliste libre

Le Conseil fédéral se fait conseiller par la Commission fédérale pour les questions féminines (CFQF) dans «toutes les questions touchant à la situation des femmes en Suisse…  

Le Conseil fédéral se fait conseiller par la Commission fédérale pour les questions féminines (CFQF) dans «toutes les questions touchant à la situation des femmes en Suisse et l’égalité des sexes». Voici le mandat de cette commission: «La CFQF observe et analyse l’évolution de la politique en matière de questions féminines et d’égalité entre les sexes en Suisse. Elle élabore des recommandations concernant les mesures à prendre afin de promouvoir la politique féminine et de réaliser l’égalité entre femmes et hommes».
Au fil des années, cette commission s’est donné les allures d’un parti politique ou plutôt d’un office fédéral. Dernier exemple en date: la CFQF a placé le thème «Congé parental – allocations parentale» sur son agenda (prise de position du 21.09.2011) en affirmant que la compatibilité de la vie familiale et d’une activité lucrative devait être améliorée pour permettre de concevoir librement la vie de famille. En 1982 déjà, lors du débat sur l’assurance-maternité, cette commission s’était engagée pour un congé parental. Jusqu’ici, tant le Conseil fédéral que le Parlement ont refusé toutes les propositions dans ce sens.
Pour tenter d’imposer ses vues par la force, la CFQF mise sur la Commission fédérale de coordination pour les questions familiales (COFF). Cette dernière exige 24 semaines de congé parental avec versement de 80% du salaire ou 196 francs au maximum par jour. Selon la prise de position de la COFF, «il s’agit, à long terme, d’assurer le renouvellement des générations en offrant à toutes les familles assez de temps, d’argent et d’infrastructures leur permettant de réaliser leur rêve d’avoir des enfants».
Cette revendication comporte également l’idée d’une compatibilité avec l’UE: «Au niveau de l’UE, tous les Etats membres sont obligés d’introduire un congé parental d’au moins quatre mois. La COFF invite le Conseil fédéral et le Parlement à créer un congé parental payé basé sur une loi». Grâce à cette pochette-surprise, les parents toucheraient des indemnités pour pertes de gain ou l’employeur serait contraint de poursuivre le versement de leur salaire. Il va de soi que le rapport ne souffle mot des conséquences économiques négatives de ce projet. En revanche, on lit encore dans la position de la COFF que «l’absence de congé de paternité (ou de congé parental) empêche la rupture avec la répartition traditionnelle des rôles dans la garde familiale des enfants».
Encore heureux que dans une démocratie directe il appartienne finalement aux citoyennes et citoyens de décider du sens ou du non-sens du progrès collectiviste …

Peter Amstutz a dirigé durant de nombreuses années la rédaction de la «Basler Zeitung»
au Palais fédéral. Il donne ici son avis personnel en tant que journaliste libre.

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