Avec le Conseil fédéral, une alliance troublante de la gauche internationaliste et du lobby mondialiste du grand patronat a peur que les Suissesses et les Suisses acceptent l’initiative de limitation de l’immigration. Ils ont raison. Car limiter vraiment l’immigration de masse, c’est s’attaquer à la racine de problèmes sociaux graves comme le chômage, particulièrement celui des seniors. Les Suissesses et les Suisses le savent, à commencer par celles et ceux qui sont en concurrence avec la main-d’oeuvre étrangère sur le marché du travail.
Voilà pourquoi le Conseil fédéral, hélas suivi par une majorité du Parlement, a bricolé à la hâte un projet de «prestations transitoires pour chômeurs âgés». C’est une sorte d’aide sociale fédérale. L’objectif? Acheter à coups de centaines de millions les seniors victimes de la concurrence étrangère sur le marché du travail: la campagne de votations la plus chère de l’histoire! Mais cette soi-disant «rente-pont», est-ce un cadeau ou plutôt un cadeau… empoisonné pour les seniors?
La réalité, c’est qu’il faut plutôt parler de rente de licenciement, d’un véritable «appel au crime»: plutôt que de conserver à leur service des seniors qui coûtent cher, les employeurs seront encouragés à recourir à de la main d’œuvre plus jeune et moins chère, y compris étrangère bien sûr, et à licencier sans scrupules les travailleurs âgés de 58 ans et plus; ils sauront en effet que ceux-ci bénéficieront du chômage pendant deux ans, puis de cette aide sociale fédérale jusqu’à l’âge de la retraite. C’est donc une véritable arnaque : au lieu de maintenir les seniors sur le marché du travail ou de les aider à le réintégrer, on va les en exclure encore plus massivement qu’aujourd’hui. Comme nous tous, les seniors demandent du travail. C’est une question d’estime de soi. Et qu’est-ce qu’on leur propose? De finir leur vie active comme des assistés, pendant que d’autres, à commencer par la main-d’œuvre importée, travailleront à leur place!
Les Allemands avaient suivi une voie similaire. Ils sont revenus en arrière, paradoxalement sous l’impulsion d’un socialiste, le Chancelier Schröder, avec des résultats impressionnants: le taux d’emploi des 55-60 ans a bondi de 33% à 58%.
Cette rente de licenciement créerait non seulement une sorte de clientélisme d’Etat massif, mais aussi une inégalité choquante: en effet, combien de Suissesses et de Suisses qui travaillent durement, peuvent espérer toucher chaque mois, sans rien faire, 3’650 francs pour une personne seule ou 5’500 francs par couple? Et ne parlons de celles et ceux qui ont constitué une petite épargne qui les empêchera de bénéficier de cette rente et qui se retrouveront comme les dindons de la farce à payer sans profiter!
Travaillons donc à éliminer les facteurs qui pénalisent les seniors sur le marché du travail (à commencer par la concurrence incontrôlée avec la maind’œuvre étrangère) et dans l’immédiat, signons le référendum contre cette arnaque de la rente de licenciement.