Les communes sont submergées par les demandeurs d’asile. Martina Bircher explique ce que cela coûte et les problèmes qui en découlent. La situation ne peut s’améliorer qu’en supprimant la possibilité de déposer des demandes d’asile sur
le sol suisse.
Vous êtes responsable des affaires sociales dans la commune d’Aarburg (AG). Avez-vous encore des places disponibles pour les demandeurs d’asile ?
Non ; avec le centre d’hébergement cantonal pour demandeurs d’asile, nous dépassons notre objectif depuis des années et nous n’avons pas l’intention de créer des places supplémentaires.
Combien de demandeurs d’asile devez-vous prendre en charge et combien d’entre eux sont de véritables réfugiés au sens de la loi ?
Avec la procédure d’asile accélérée, les communes se voient attribuer principalement des étrangers admis à titre provisoire. Nous devrions accueillir 60 personnes, ce qui, avec les personnes ayant le statut S, représente un total de 130 personnes, auxquelles s’ajoutent toutes les personnes que la Confédération reconnaît comme réfugiés, notamment les Erythréens. Ceux-ci ont le libre choix de leur logement ; de fait cela fait encore 200 personnes.
Combien d’entre eux sont des familles, combien de jeunes hommes ?
Les personnes qui arrivent en Suisse par la voie de l’asile sont principalement des hommes. Mais comme la Confédération accorde le statut de réfugié à 40% d’entre eux et l’admission provisoire à 20 % d’autres, les femmes et les enfants arrivent en Suisse plus tard, via le regroupement familial.
Combien de ces personnes vivent-elles de l’aide sociale ?
80 à 90% vivent de l’aide sociale. Après 10 ans en Suisse, la moitié dépend encore de l’aide sociale. Notre système social garantit à chacun un logement, charges comprises, une assurance maladie, une franchise, une quote-part, d’autres frais de santé (p. ex. dentiste), de l’argent pour vivre ainsi que des prestations liées à la situation comme des meubles, des transports publics, etc. Nous avons de nombreux cas qui ont déjà coûté plus d’un demi million de francs à notre collectivité.
Combien les contribuables ont-ils dû débourser pour le cas le plus coûteux ?
Nous avons eu une fois une femme érythréenne avec quatre enfants dans un foyer mère-enfant, pour un coût de 25’000 francs par mois. Lorsque l’APEA (Autorité de la protection de l’enfant et de l’adulte) intervient, et c’est malheureusement souvent le cas, cela devient très cher. Pour 130 à 150 francs de l’heure, on apprend aux étrangers comment faire les courses ou comment préparer un goûter pour l’école. Lorsqu’il y a un placement à l’extérieur, nous parlons de coûts entre 7’000 et 15’000 francs par mois et par enfant. C’est l’autorité de protection de l’enfant qui ordonne tout cela, et la commune doit payer.
Les demandeurs d’asile trouvent-ils un emploi ?
Malheureusement, c’est difficile. Ces personnes sont souvent issues de cultures étrangères, n’ont pratiquement pas été scolarisées et les employeurs n’attendent pas ces « professionnels » là. La situation est encore aggravée par le fait que beaucoup ont de très nombreux enfants. Même s’ils trouvent un emploi, nous ne pouvons pas les retirer de l’aide sociale.
Dans de nombreuses écoles, il n’y a pratiquement plus d’enfants qui ne sont pas issus de l’immigration. Quelle est la situation dans votre commune ?
Après les vacances d’été, nous introduisons un soutien précoce en allemand, car la plupart des enfants ne savent pas un mot d’allemand lorsqu’ils entrent au jardin d’enfants. Nous avons à chaque fois 100 enfants par année, 50 suisses et 50 étrangers. Malheureusement, plus de 50% d’entre eux ont besoin d’un soutien précoce en allemand. Cela signifie que même les parents naturalisés ne parlent pas allemand à la maison avec leurs enfants. Il existe d’innombrables études qui prouvent qu’à partir d’un taux de non-germanophones de plus de 30%, un enseignement scolaire de qualité n’est pas possible. Nos propres enfants sont les plus grands perdants de cette politique d’asile et d’immigration ratée.
Vous demandez une réorientation de la politique d’asile. Qu’entendez-vous par là concrètement ?
Si Schengen-Dublin fonctionnait, la Suisse, entourée de pays sûrs, n’aurait pas une seule demande d’asile. Mais aujourd’hui, 60% des demandeurs peuvent rester légalement en Suisse parce que la Confédération ne les renvoie pas. 20% restent là alors qu’ils devraient partir, et seuls 20% sont effectivement expulsés. En d’autres termes, ceux qui prononcent le mot magique « asile » restent dans 80% des cas en Suisse. Nous devons donc changer complètement le système : il ne doit plus être possible de déposer une demande d’asile en Suisse ; les procédures doivent être externalisées dans des pays tiers.