L’UDC s’oppose à la reprise sans condition de la nouvelle directive UE sur la reconnaissance des qualifications professionnelles. Le système de formation professionnel suisse est l’un des meilleurs…
Réponse de l’Union démocratique du centre
L’UDC s’oppose à la reprise sans condition de la nouvelle directive UE sur la reconnaissance des qualifications professionnelles. Le système de formation professionnel suisse est l’un des meilleurs du monde. Peu de pays connaissent une formation professionnelle duale comparable à celle de la Suisse. La reprise de la nouvelle directive européenne aurait pour conséquence une baisse massive du niveau de la formation en Suisse et affecterait gravement la qualité de la formation professionnelle helvétique. Le poids excessif de la conception anglo-saxonne dans la politique de formation UE entraînerait une académisation de la formation professionnelle suisse dont la grande force est de se baser sur la pratique.
Au lieu de reprendre sans condition un droit UE qui est encore en phase de développement, la Suisse serait mieux inspirée d’étudier la possibilité de conclure d’un nouvel accord qui tienne compte des particularités de la formation professionnelle helvétique. Il faut en effet rappeler que l’application du nouveau droit UE est encore en cours dans les Etats membres. Il y a fort à parier que dans le courant de ce processus ces dispositions normatives soient plus d’une fois adaptées – sans que la Suisse ait la moindre influence sur ces changements. La reprise de la directive européenne soumettrait la Suisse au droit UE et la subordonnerait aussi à la Cour européenne de justice en la matière. L’UDC ne peu accepter un abandon de souveraineté nationale aussi massif et sans nécessité réelle. Nous soutenons certes les efforts visant à supprimer les obstacles dans le domaine économique et de faciliter le travail des entreprises et professionnels suisses à l’étranger, mais cette harmonisation ne doit pas se faire au détriment de la qualité de la formation et de l’indépendance de la Suisse.
L’UDC rejette cette reprise inutile du droit UE. Elle invite le Conseil fédéral à revoir ce projet et à en déterminer plus précisément les effets sur notre jurisprudence et les conséquences pour notre formation professionnelle. Avant de se soumettre à la légère à des lois et des juges étrangers, il faut toujours faire une analyse précise de la situation et sonder la marge de manœuvre restante.