La Poste suscite de sévères critiques en raison de la fermeture trop rapide et radicale d’offices postaux et, dans ce même contexte, à cause de sa coopération maladroite avec les autorités locales concernées. L’UDC constate par ailleurs que la Poste tente de s’adapter à la numérisation et aux nouveaux besoins de la clientèle, par exemple en installant des services « PickPost » et des agences. Le nombre de points d’accès de la Poste a globalement augmenté, ce qui est un résultat positif. Du point de vue de la gestion d’entreprise, il n’est en effet guère judicieux de maintenir absolument en service des offices postaux peu fréquentés, donc trop chers. La Poste a raison de réexaminer ses offices et ses offres afin d’y apporter les corrections nécessaires. Il est cependant important que les décisions de fermeture soient précédées d’une étude détaillée de toutes les bases et de tous les facteurs en présence, et non seulement des chiffres et des statistiques. L’UDC soutient dans cette mesure la modification de l’ordonnance sur la Poste, ce qui ne l’empêche pas d’observer d’un œil très critique le développement global de la Poste.
Les nouvelles agences postales installées dans les magasins de village constituent souvent un enrichissement pour la population locale, notamment pour les personnes exerçant une activité professionnelle. Grâce aux heures d’ouverture plus longue, ces dernières peuvent plus facilement récupérer des paquets et des envois recommandés ou acheter des timbres.
Il est important aux yeux de l’UDC que la Poste continue d’offrir ses prestations de base dans tout le pays, dans les villes comme dans les campagnes. La Poste est en effet une entreprise fédérale chargée d’un mandat public. Elle ne doit de surcroît pas oublier les quelque 30% de la population qui, par exemple, ne peuvent ou ne veulent pas utiliser les services en ligne. L’UDC est aussi d’avis que les services financiers (voire éventuellement des versements en liquide au facteur à domicile) doivent être disponibles partout, tout comme l’envoi de très grands paquets (objets encombrants), les envois en nombre, etc. Les mesures visant à réduire le service doivent toujours être coordonnées avec les autorités régionales et locales et assorties de délais suffisamment longs, comme le prévoit l’ordonnance révisée.
L’UDC constate avec inquiétude que la Poste est de moins en moins visible pour les clients en raison de la suppression de filiales postales – la fermeture de certains offices postaux dans des grandes communes est même incompréhensible – et de boîtes aux lettres au bord des routes. Ce déficit ne peut être compensé par des agences postales souvent peu visibles et la multiplication des services en ligne. La Poste étant une entreprise fédérale dont la grande force est son profond ancrage au sein de la population, il faut se demander si cette rapide perte de visibilité est dans l’intérêt national ou s’il ne s’agit pas plutôt d’une erreur entrepreneuriale. Cette question se pose d’autant plus que les économies faites par la suppression de points de service sont plus que compensées par le gonflement constant du quartier général de la Poste à Berne.
On constate de surcroît que la distribution postale est de plus en plus lente à de maints endroits, une évolution désagréable notamment pour les PME qui reçoivent leur courrier toujours plus tard.
L’UDC observe avec inquiétude ce développement global de la Poste (tendance à l’éloignement physique des clients, suppression de prestations, mais tout de même hausse des coûts). Elle a donc exercé dans un passé récent son influence politique sur la Poste pour tenter de corriger ce cap et elle continuera d’observer attentivement ce développement.