Le Programme national Alcool 2008-2012 mis en consultation a pour objectif final d’interdire à la population de consommer de l’alcool. Refusant de considérer l’alcool comme un produit de…
Réponse de l’Union démocratique du centre
Le Programme national Alcool 2008-2012 mis en consultation a pour objectif final d’interdire à la population de consommer de l’alcool. Refusant de considérer l’alcool comme un produit de consommation normal, les auteurs de ce programme ne veulent pas se contenter de combattre les éventuels effets négatifs de l’alcool par des mesures objectivement défendables. L’UDC rejette catégoriquement cette attitude sectaire et demande la suppression pure et simple de ce programme. Au lieu de lancer d’onéreuses campagnes de prévention et de gonfler la bureaucratie publique, il serait infiniment plus utile d’imposer rigoureusement le dispositif de protection de la jeunesse qui existe déjà.
L’activisme et l’agitation que manifeste l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) quand il aborde le thème de la consommation d’alcool sont infondés. Même si la consommation excessive d’alcool est un fait, il convient de ne pas perdre de vue l’ensemble de cette réalité. Durant les vingt ans écoulés, la consommation d’alcool par personne a sensiblement diminué. Alors qu’elle était encore de 11,2 l par an et par personne en 1985, elle est tombée à 8,6 l/personne en 2006 (source: Régie fédérale des alcools). L’intervention de l’OFSP et d’autres services concernés, qui vise à imposer des restrictions massives aux habitudes de consommation des citoyens, est donc déplacée et infondée. Ce projet cherche par exemple à bannir l’alcool des manifestations sportives, des événements de société et de la publicité, une intention parfaitement inutile et de surcroît une atteinte à la liberté des gens. L’OFSP ose de surcroît proposer une interdiction de la vente de boissons alcoolisées dans le commerce de détail entre 21 heures et 7 heures. Le projet prévoit aussi diverses actions coûteuses comme des portails internet, des offres de traitements thérapeutiques, des campagnes de presse, du matériel d’information, des groupes d’accompagnement et autres points de rencontre. Les principaux bénéficiaires de cet activisme, ce sont les administrations publiques qui peuvent engager des fonctionnaires supplémentaires ainsi que les bureaux de conseil. Côté santé publique, en revanche, l’effet positif est proche de zéro. Le projet veut également prescrire aux brasseries la manière dont elles doivent présenter leurs produits et même à imposer des prix dans le domaine des boissons alcoolisées et non alcoolisées.
Le zèle missionnaire et l’interventionnisme grossier de l’Office fédéral de la santé publique commencent à devenir insupportables. En lisant le dossier de consultation de l’OFSP, on comprend très vite les objectifs réels du Programme national Alcool 2008-2012. L’OFSP se propose d’apprendre aux citoyens comment ils doivent se comporter face à l’alcool, à renforcer la « compétence individuelle des citoyens en matière de santé » et à « aider » non seulement les personnes dépendantes de l’alcool, mais aussi celles « qui contrôlent leur consommation d’alcool ». Enfin, l’OFSP veut encourager « des changements de comportement individuels » et lancer des « processus d’apprentissage collectifs ».
Bref, l’OFSP considère tout simplement les citoyennes et les citoyens comme des idiots immatures.
Il faut retenir une fois pour toutes que l’alcool est un produit de consommation parfaitement normal. Par ailleurs, la consommation d’alcool par habitant a fortement diminué. Il n’y a donc aucune raison valable de lancer des programmes nationaux de prévention totalement surfaits. En lieu et place, il faut imposer rigoureusement le dispositif de protection de la jeunesse qui existe déjà aujourd’hui.